Enquête au sujet de la datation au carbone 14: La mystification du british museum démasquée

Introduction

En octobre 1981, les savants américains publiaient au symposium de New-London le résultat de leurs travaux: «Nous pouvons conclure pour l’heure que l’image du Suaire est celle de la forme humaine réelle d’un homme flagellé et crucifié. Elle n’est pas l’œuvre d’un artiste. Les taches de sang sont composées d’hémoglobine et donnent aussi un résultat positif au test de l’albumine

Or dès le lendemain de ce symposium, les administrateurs du British Museum autorisèrent le directeur de son laboratoire de recherche, le Docteur Tite, à agir comme superviseur d’un projet de datation du Saint Suaire par la méthode du carbone 14. À l’initiative de qui et dans quel but? Mystère! […]

I. Les indices d’une fraude préméditée

1. Procédure et protocole
Emplacement du prélèvement du 21 avril 1988, laissant paraître la toile de Hollande sur laquelle le Saint Suaire fut «cousu à faux filet» en 1534 par les clarisses de Chambéry.

Une procédure fut d’abord soigneusement concertée entre les sept laboratoires désignés et l’Académie pontificale des sciences. […]

Il faut toutefois remarquer que les Américains du STURP (Shroud of Turin Research Project), qui avaient mis, eux aussi, au point un projet de datation au carbone 14, étaient exclus, après bien des intrigues… […]

Le “ Protocole de Turin  ” ne comptait pas moins de huit cents pages dactylographiées. Tout, absolument tout était prévu, depuis le prélèvement des échantillons sur le Saint Suaire, confié à Mme Mechtilde Flury-Lemberg, de l’Abegg-Stiftung (Berne), la personne au monde la plus qualifiée pour cette première opération délicate dont toute la suite dépendait; jusqu’à la mise en œuvre des deux méthodes de datation (AMS et petits compteurs à gaz).

Or, ce protocole conclu sous l’égide du cardinal Ballestrero (29 sept. – 1er oct. 1986)n’a pas été respecté. […]

  1. Pourquoi Mechtilde Flury-Lemberg a été écartée au profit du signor Riggi, personnage sans qualification?
  2. Pourquoi trois laboratoires seulement (Oxford, Zürich et Tucson) ont finalement été retenus, employant une seule méthode, sous la coordination du seul British Museum, en la personne du seul Docteur Tite?
  3. Nul ne sait qui a évincé l’Académie pontificale des sciences, pas même le cardinal Ratzinger, à l’encontre des promesses qu’il affirme avoir reçues. Mais c’est de la main du cardinal Casaroli que l’ordre du Pape en parvint au cardinal Ballestrero, par une lettre datée du mois de mai 1987, transmise aux laboratoires le 10 octobre 1987.

Dès lors, il n’y a plus de protocole. Tite est libre de prendre toutes les initiatives, sans contrôle de qui que ce soit. Et c’est un adversaire idéologique de notre foi catholique, de ses dévotions et de ses “ reliques ”. […]

2. Une orchestration médiatique

Selon la déontologie scientifique, le résultat de la datation aurait dû faire d’abord l’objet d’un compte rendu révisé par les pairs et publié dans une revue spécialisée, avant d’être annoncé au monde. Inverser cet ordre manifeste l’intention évidente d’abuser le public et tromper le monde entier. […]

Dès le 27 juillet 1988, le britannique David Sox, ennemi juré de la Sainte Relique, avait programmé une émission à la BBC, qui avait pour titre Verdict on the Shroud, «Verdict sur le Suaire.» Mais il ne fut pas autorisé à divulguer ce qu’il savait déjà. Cependant, il prépara un livre au titre provocant: «Le suaire démasqué», annonçant en sous-titre la «découverte de la plus grande forgerie de tous les temps», achevé d’imprimer plus de deux semaines avant la publication officielle des résultats. La forgerie était encore à la forge!

Hall, le Dr Michael Tite au centre, Hedges

Le vendredi 26 août, le quotidien londonien Evening Standard titre: «Le Suaire de Turin est un faux.» La nouvelle se répand aussitôt comme une traînée de poudre. Gonella, le conseiller scientifique du cardinal Ballestrero, tente en vain de démentir. […]

Vendredi 14 octobre 1988: conférence de presse au British Museum. Tite trône, encadré par les physiciens du laboratoire d’Oxford, Edward Hall (directeur du Research laboratory for Archeology and History of Art de l’université d’Oxford) et Robert Hedges. Derrière eux, un tableau noir sur lequel sont écrites à la craie ces simples dates: 1260-1390, ponctuées d’un point d’exclamation, cri de victoire. Le soir de ce vendredi 14 octobre 1988, la datation «médiévale» du Saint Suaire était imposée à l’Église hors de toute justification théologique et pastorale, et au monde entier hors de tout contrôle par les «pairs» de la communauté scientifique, comme le résultat absolu et définitif de l’analyse par la méthode indiscutable et indiscutée du carbone 14. […]

3. La récompense des faussaires
De gauche à droite  : Hedges, Donahue, Hall, Damon, Wölfli dans des stalles de chanoines, à Turin, le 21 avril 1988.

Vendredi saint 24 mars 1989 : quarante-cinq hommes d’affaires et «riches amis» (sic) remettent au Pr Hall un million de livres pour prix de ses bons services, et notamment pour avoir «établi l’année dernière que le suaire de Turin est un faux médiéval».

Le communiqué du Telegraph annonçait la nouvelle le lendemain, Samedi saint 25 mars, en précisant que cette somme assurerait la succession du «professeur de Turin» (sic) qui atteignait l’âge de la retraite. Ce dernier déclara que son intention était d’investir le “ prix du sang ” (Mt 27, 6) dans la création d’une nouvelle chaire de science archéologique à Oxford. En accord évident avec le groupe des généreux donateurs. Désintéressés, tous! Au profit de quel savant digne d’un tel secours? «La nouvelle chaire sera occupée par le Dr Tite, directeur du laboratoire de recherche du British Museum, qui a joué lui aussi un rôle prépondérant pour démasquer la fraude du suaire de Turin.» Tout commentaire serait superflu.

II. La traque des ennemis du saint-suaire, leur crime découvert

Dimanche 27 novembre 1988, à Paris, grande salle de la Mutualité: devant deux mille cinq cents auditeurs, l’abbé de Nantes ouvre l’enquête. Il écarte résolument les imaginaires «causes d’erreur» qui permettraient d’incriminer les machines: ni contamination du linge, ni prétendue modification de la composition isotopique de la cellulose n’expliqueront jamais que les résultats «tapent» pile dans le XIIIe-XIVe siècle trop attendu en lieu et place du Ier siècle de notre ère: le hasard a bon dos!

«Et donc, ce ne sont pas les appareils qui ont dicté leur loi aux hommes, ce sont les hommes, leurs “ maffias ” scientifiques et ecclésiastiques, qui ont manipulé et commandé les résultats des appareils de telle manière que leur “ challenge ” se termine à leur gloire et à la satisfaction générale.»

Et déjà, première preuve de ce complot ténébreux: l’intrusion frauduleuse d’un quatrième échantillon. Tite avait en effet demandé au physicien français Jacques Évin un échantillon de lin absolument semblable au Saint Suaire (cf. sa lettre du 12 février 1988). Celui-ci fut découpé sur la chape de saint Louis d’Anjou (mort en 1297), et apporté à Turin par l’expert en textiles Gabriel Vial. […]

16 février 1989 : La revue Nature publie le seul compte rendu officiel, signé des vingt et un membres de la communauté scientifique internationale ayant participé à “ la datation au radiocarbone du Suaire de Turin ”, cinq mois après la publication des résultats urbi et orbi. Cet article n’a pas été soumis à la révision par les “ pairs ” Nature est d’ailleurs la seule revue de niveau scientifique produisant des articles sans ce contrôle. […]

Deux malversations démasquées

Compte rendu publié par la revue Nature Figure 1 du compte rendu publié par la revue Nature, le 16 février 1989, récapitulant l’ensemble des résultats obtenus par les trois laboratoires (A, Arizona  ; O, Oxford  ; Z, Zurich) en âge radiocarbone, c’est-à-dire en nombre d’années avant l’époque présente (1950), âge conventionnel directement mesuré par le carbone 14, avant toute calibration et conversion en âge calendaire. Chaque tiret figure la plage de résultats d’un laboratoire, identifié par son initiale. L’ ” escadrille ” numéro 1 est l’échantillon substitué au Saint Suaire  : la bande de tissu de 1 × 7 cm. Elle seule présente curieusement un écartèlement certain entre les trois laboratoires. Discordance qui contraste avec les magnifiques concordances des trois autres résultats fournis par les échantillons 2, 3 et 4; le 4 étant la chape de saint Louis d’Anjou. Nos traits rajoutés, à l’encre rouge, soulignent la (trop) exacte contemporanéité du prétendu suaire et de la chape de saint Louis d’Anjou, l’un et l’autre de l’âge exigé par Tite  !

Figure 1 du compte rendu publié par la revue Nature, le 16 février 1989, récapitulant l’ensemble des résultats obtenus par les trois laboratoires (A, Arizona; O, Oxford; Z, Zurich) en âge radiocarbone, c’est-à-dire en nombre d’années avant l’époque présente (1950), âge conventionnel directement mesuré par le carbone 14, avant toute calibration et conversion en âge calendaire.
Chaque tiret figure la plage de résultats d’un laboratoire, identifié par son initiale.
L’«escadrille» numéro 1 est l’échantillon substitué au Saint Suaire: la bande de tissu de 1 × 7 cm. Elle seule présente curieusement un écartèlement certain entre les trois laboratoires. Discordance qui contraste avec les magnifiques concordances des trois autres résultats fournis par les échantillons 2, 3 et 4; le 4 étant la chape de saint Louis d’Anjou.

Nos traits rajoutés, à l’encre rouge, soulignent la (trop) exacte contemporanéité du prétendu suaire et de la chape de saint Louis d’Anjou, l’un et l’autre de l’âge exigé par Tite!

1. L’analyse statistique des résultats

Il suffit d’examiner la “ figure 1 ” du rapport de Nature, illustration des résultats accessible à tous, et d’étudier l’analyse statistique consacrée à l’interprétation de ces résultats, qui occupe à elle seule près d’un tiers de l’article, pour constater que ce développement est sans valeur réelle. Le seul fait d’avoir substitué au test du X2, en raison de son résultat négatif, celui de Student, est une malhonnêteté. Le test du X2 (vérification nécessaire de l’homogénéité des résultats, tissu par tissu) posait problème au statisticien, à partir des données qui lui étaient fournies. Il appartenait donc au Dr Tite, coordinateur de l’ensemble de l’analyse, de soumettre ce problème aux physiciens, et de leur demander de faire des mesures complémentaires.

Au lieu de cela, que voyons-nous? Non seulement le Dr Tite ne pose pas de question, mais il s’entend avec les statisticiennes du British Museum, Mesdames Leese et Bowman, pour appliquer un autre test qui, lui, ne soulèvera aucune difficulté et permettra toujours de définir un intervalle de dates, si large soit-il. Pourvu qu’on en oublie le X2!

Car il est désormais établi que ce test du X2, incontournable, ne permet pas, dans l’état des données actuelles, d’homologuer les résultats fournis par les trois échantillons A 1, O 1 et Z 1 comme obéissant à une même et unique loi normale m1 ± σ1. Autrement dit, dans le cas présent, le test de Student n’a aucune signification et l’affirmation des auteurs du rapport de Nature, selon laquelle: «L’âge du suaire se situe entre 1260 et 1390 après Jésus-Christ, à 95 % de confiance au moins» est sans valeur scientifique. Ce prétendu degré de “ confiance ” est un faux… L’honnêteté scientifique eût dicté la déclaration suivante:

«Nous avons trouvé pour le Suaire un âge calendaire moyen de 1320 environ, mais les résultats obtenus ne nous permettent d’associer aucun degré de confiance à cette moyenne.» […]

Différents tests statistiques prouvent que les mesures des tissus 2, 3, 4 sont homogènes.

Il est non moins prouvé que les mesures du tissu 1 sont hétérogènes, comme si les trois laboratoires avaient travaillé sur deux tissus différents, avec une probabilité de 97,5 %. Plusieurs explications sont possibles:

1. Les traitements chimiques différents ont altéré les mesures, mais seulement sur le tissu 1. Inacceptable.

2. Les appareils étaient calibrés de façon différente. Mais dans le seul traitement du tissu 1. Encore lui!

3. Sous l’appellation ” tissu 1 “, les trois laboratoires ont en fait reçu et analysé des tissus différents.

2. La taille et le poids des échantillons: preuve arithmétique d’une substitution d’échantillons

L’analyse statistique n’établit pas, à elle seule, la preuve de la fraude. Elle signale seulement une hétérogénéité des résultats que n’expliquent pas les aléas du comptage des particules; elle invite donc à enquêter sur la provenance des échantillons. Le symposium de Paris en septembre 1989 allait mettre frère Bruno sur la piste d’une preuve arithmétique de substitution d’échantillons. La revue Nature affirmait, en effet, que chacun des trois laboratoires avait reçu un échantillon du Saint Suaire pesant environ 50 mg chacun, et qu’ils furent préparés à partir d’une bande d’environ 70 X 10 mm. Or les Italiens Testore et Riggi, qui ont effectué le prélèvement et la pesée des échantillons à Turin, affirmèrent au symposium de Paris que les trois échantillons remis aux laboratoires provenaient d’une bande de 81 x 16 mm partagée en deux! […]


Après deux ans d’enquête,
L’aveu d’une mystification sans précédent
Frère Bruno enquête aux États-Unis. – Dans le bureau de Douglas Donahue (au fond, genoux croisés). Jull montre, sur le cahier de laboratoire, la signature des «  témoins  » de l’ouverture des tubes, affirmant que les sceaux n’étaient pas brisés.

Fin octobre 1990, frère Bruno alla aux États-Unis pour interroger les chercheurs du laboratoire de Tucson sur la forme et le poids des échantillons du Saint-Suaire reçus par eux. L’entretien mit dans l’embarras les savants américains, car sous la pression des questions précises de frère Bruno, ils s’enferrèrent dans de si nombreuses contradictions et dénégations que finalement l’un d’entre eux, Douglas Donahue, fut contraint d’avouer au symposium international de New-York (2-3 mars 1991 à l’université de Columbia) que l’échantillon du Saint Suaire reçu par son laboratoire «était bien en deux morceaux: l’un pesait environ 14 mg, et l’autre 40 mg. Le poids total de l’échantillon du Suaire était d’environ 50 mg».

Étrange addition! Cette fois, il dit enfin la vérité mais elle est inconciliable avec les poids que nous avons relevés sur le cahier de laboratoire à Tucson le 26 octobre. Rien d’étonnant: car ces poids étaient ceux de l’échantillon n° 1 substitué, que l’on n’avait pas pensé à ramener à 40 mg. En effet, l’échantillon du Saint Suaire, lui, ne pèse plus que 40 mg, lorsqu’il est extrait du tube n° 3, étiqueté «momie de Cléopâtre». Et le morceau de 14 mg? Il est en réserve. […]

Cette farce, sans équivalent dans l’histoire des sciences, sinon le fait de Piltdown, se trouve ainsi ramenée à son inconséquence aveuglante, si on la résume ainsi:

À Tucson, le tube du Saint Suaire présente l’échantillon sous scellés, à réception le dimanche 24 avril et… de nouveau sous scellés! le lundi 25 avril; mais alors le morceau de 14 mg a disparu… et le morceau de 40 mg, a pris du poids! Il n’y a pas besoin d’aller plus loin pour accuser les gens de Tucson d’avoir substitué un tissu médiéval au lin du Saint Suaire. […]

La fraude reconstituée

Cette implacable démonstration et les faits qui l’étayent ne seront jamais réfutés. Entre temps, les trois laboratoires, l’honorable Tite, l’Éminence Ballestrero et les Italiens ont poussé plus loin leur petite recherche personnelle, et tous savent que le Saint Suaire, à tous les coups, “ tape ” le 11-64 fatidique. Entre 11 et 64, l’année de la mort du Christ: 30 ou 33, sont des plus probables.

III. Dernier attentat

Alors, il ne restait plus aux ennemis du Saint-Suaire qu’une solution: le faire disparaître. Qu’on n’en parle plus, et puis qu’il flambe! C’est la bonne solution, pour la paix du monde.

Cette solution finale sera mise en œuvre dans la nuit du 11 au 12 avril 1997 par l’incendie de la Sainte Chapelle où reposait la Relique. Ce nouveau crime échouera providentiellement grâce au courage des pompiers italiens. Vitorio Messori historiographe du Pape, n’a aucun doute: «Croyez-moi, quelqu’un voulait brûler le Saint-Suaire. Je n’exclus pas un complot international, et mes soupçons vont aux cercles maçonniques et aux intégristes islamistes.» Laissons de côté Ben Ladden et les islamistes, ils ont certainement d’autres chats à fouetter. Mais à qui profite le crime? À ceux dont la fraude est désormais dévoilée… ces forces occultes, cette franc-maçonnerie, qui entravait à la fin du siècle dernier l’œuvre de saint Jean-Bosco, à Turin même, et qui est toujours acharnée contre tout ce qui est catholique…

L’abbé de Nantes concluait ainsi:

Pompiers sauvant le Saint Suaire des flammes à Turin

«La relique a été sauvé par son peuple fidèle. Miracle! Du Suaire aujourd’hui, comme de l’Église demain, ressuscitant, comme Jésus au matin de Pâques. La divine relique a été sauvée pour faire resplendir en ces lieux même l’infinie miséricorde de notre Sauveur et de sa Divine Mère. Faisons connaître cette Bonne Nouvelle aux âmes de bonne volonté: Jésus est ressuscité! Des cendres son linceul est sauvé! Adorons-le, c’est le Seigneur!»

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