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Une nouvelle fête instituée pour célébrer la Vierge Marie

Vierge Marie Mère de Dieu

Par un décret publié par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements et rendu public ce 3 mars, le pape François instaure le lundi de Pentecôte une fête de Sainte Marie Mère de l’Église.

A partir de cette année, tous les diocèses et les paroisses célébreront tous les ans la fête de “la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église“, le lundi de la Pentecôte. Cette célébration officielle souligne une caractéristique de la Vierge Marie, qui est à la fois mère du Christ et de l’Église.

Déjà présente dans la foi chrétienne des premiers siècles, avec saint Augustin et saint Léon le Grand, puis reprise par les auteurs spirituels et les papes, cette qualification de la Vierge Marie comme Mère de l’Église avait été établie officiellement par Paul VI en 1964, à la fin du concile Vatican II. Dès lors, certains pays, comme la Pologne ou l’Argentine, avaient inséré cette célébration dans leur calendrier local. Ainsi que dans certains lieux comme la basilique Saint-Pierre, où Paul VI avait annoncé sa décision.

Mystère de la Croix

Désormais étendue à l’Église universelle comme une fête d’obligation – une mémoire – cette célébration comprendra des lectures propres, notamment celle de l’Évangile selon saint Jean où le Christ en croix affirme à Marie et Jean : “Femme, voici ton fils“, “Fils, voici ta mère“ (Jn 19, 25-34). Dorénavant, tous les calendriers et les livres liturgiques devront donc faire apparaître cette mémoire pour la célébration de la messe et la liturgie des heures. La lecture du bréviaire comprend le texte de la proclamation de Paul VI.

Le Souverain pontife, affirme ce décret, espère que cette mémoire favorisera “la croissance du sens maternel de L’Église“ et une “vraie piété mariale“. La nouvelle fête liturgique de Marie Mère de L’Église exprime la « maternité spirituelle » de la Vierge, affirme le cardinal Robert Sarah. D′après le préfet de la Congrégation, en instaurant cette fête pour ″toute l′Église″ le lundi de la Pentecôte, le souhait est de rappeler que ″tous les disciples du Christ″ doivent ancrer leur vie dans trois grandes réalités : la croix, l′hostie et la Vierge.

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Immaculée Conception de Marie

Azarias, l'ange gardien de Maria Valtorta

Azarias dit :

Méditons en chantant les gloires de la très sainte Vierge Marie. La messe de cette festivité n’est qu’un hymne à la puissance de Dieu et à la gloire de Marie. Pour bien comprendre cette liturgie de lumière et de feu, mettons-nous dans les sentiments de la Reine et Maîtresse de toutes les créatures qui aiment le Seigneur.

Reine et Maîtresse ! Des hommes, mais aussi des anges. Il y a des mystères que vous ignorez, et qu’il ne nous est pas accordé de dévoiler complètement. Mais il est permis d’en soulever un voile afin que certaines âmes très aimées puissent en jouir. Je soulève donc pour toi un pan de voile. Une fois cet obstacle retiré, il te sera accordé de porter ton regard spirituel sur cette infinie lumière qu’est le ciel; alors, tu comprendras mieux. Regarde, écoute et sois heureuse.

Quand le péché de Lucifer bouleversa l’ordre du paradis et précipita dans le désordre les esprits les moins fidèles, une grande horreur nous frappa tous, comme si quelque chose s’était déchiré, détruit, sans jamais plus d’espoir de le revoir rétabli. Et c’était bien la réalité. La pleine charité qui, auparavant, était seule à exister là-haut, venait de tomber dans un gouffre dont s’exhalaient des puanteurs d’enfer.

L’absolue charité des anges était détruite, et la Haine était apparue. Effrayés comme on peut l’être au ciel, nous, les fidèles du Seigneur, nous pleurions pour la douleur de Dieu et pour son courroux. Nous pleurions sur la paix outragée du paradis, sur l’ordre violé et sur la fragilité des esprits. Nous ne nous sentions plus certains d’être impeccables parce que faits de pur esprit.

Lucifer et ses semblables nous avaient prouvé que même un ange peut pécher et devenir démon. Nous sentions que l’orgueil était latent et pouvait se développer en nous. Nous avons craint que personne, hormis Dieu, ne puisse y résister puisque Lucifer y avait cédé. Nous tremblions à cause de ces forces obscures car nous ne pensions pas qu’elles pouvaient nous atteindre, je puis même dire que nous ignorions qu’elles existaient; et voilà que brutalement elles se révélaient à nous. Abattus, nous nous demandions avec des élans de lumière : « Mais alors, il ne sert donc à rien d’être aussi purs? Qui donc donnera à Dieu l’amour qu’il exige et mérite, si nous aussi sommes capables de pécher? »

Alors, élevant notre contemplation, de l’abîme et de la désolation, à la Divinité, fixant sa splendeur avec une crainte jusqu’alors ignorée, nous avons contemplé la seconde révélation de l’éternelle Pensée. Et si la connaissance de la première a amené le désordre créé par les orgueilleux qui refusèrent d’adorer la Parole divine, la seconde a rétabli en nous la paix qui s’était troublée.

Nous avons vu Marie dans la pensée éternelle ! La voir et posséder cette sagesse qui est réconfort, sécurité et paix, ce fut une seule et même chose. Nous avons salué notre future Reine par le chant de notre lumière, et nous l’avons contemplée avec ses perfections gratuites et volontaires. Oh ! Beauté de ce moment où, pour réconforter de ses anges, l’Éternel nous a présenté la perle de son amour et de sa puissance ! Nous avons vu Marie humble au point de réparer à elle seule tout l’orgueil des créatures.

Elle fut alors notre maîtresse sur la manière de ne pas faire des dons autant d’instruments de perte. Ce n’est pas son image corporelle, mais sa spiritualité qui nous parla sans paroles, et nous avons été préservés de toute pensée d’orgueil pour avoir, contemplé un instant la très humble Vierge Marie dans la pensée de Dieu. Nous avons œuvré durant des siècles dans la douceur de cette révélation éclatante. Durant des siècles, pour l’éternité, nous avons joui, nous jouissons et nous jouirons de posséder celle que nous avions spirituellement contemplée. La joie de Dieu est notre joie, nous nous tenons dans sa lumière pour en être pénétrés et pour donner toute joie et toute gloire à celui qui nous a créés.

Maintenant que nous sommes remplis de ses mêmes élans, méditons la liturgie qui parle d’elle.

« Avec joie » La caractéristique de la véritable humilité, c’est la vraie joie que rien ne trouble.

Celui qui est humble de façon relative trouve toujours une raison de se troubler, même dans les plus purs triomphes. En revanche, celui qui est vraiment et complètement humble ne se trouble pour rien. Il est joyeux, sans crainte, quel que soit le don ou le triomphe qui le revêt de vêtements spéciaux, car il sait et reconnaît que, ce qui le rend différent de la foule des hommes, il ne l’a pas obtenu par des moyens humains, mais cela vient d’autres sphères et personne ne peut le lui ravir. Il le contemple et le considère comme un vêtement de grande valeur qui lui a été donné pour qu’il le porte un certain temps, et qui doit donc être utilisé avec le soin particulier avec lequel nous traitons ce qui ne nous appartient pas, et qui doit être rendu intact à celui qui l’a donné.

Il sait aussi que ce vêtement royal, qui n’a pas été demandé par soif d’apparaître, lui a été donné par une sagesse infinie qui a jugé bon qu’il en soit ainsi. Il n’y a donc pas de souci à avoir pour l’obtenir ni pour le conserver. Celui qui est réellement humble ne désire pas des choses extraordinaires, et il ne se trouble pas si celui qui a donné reprend. Il dit: « Tout est bien parce que c’est ce que veut la sagesse ». C’est pourquoi l’humble est toujours dans la joie. Il ne désire pas, il n’est pas avare de ce qui lui est donné, il ne se sent pas lésé si cela lui est enlevé.

Marie a connu cette joie. De sa naissance à son assomption, elle l’a connue même parmi les larmes de son long calvaire de mère du Christ, même sous cet océan de tortures que fut le calvaire de son Fils. Elle connut, malgré sa douleur qui ne fut semblable à aucune autre, la joie débordante de faire, jusqu’au sacrifice total, ce que Dieu voulait, ce que Dieu lui avait fait comprendre qu’il attendait d’elle depuis le moment où il l’avait revêtue des vêtements du salut et couverte du manteau de justice comme une épouse ornée de joyaux.

Mesure quelle chute aurait été celle de Marie si, bien qu’ayant bénéficié de sa conception immaculée, de la justice et tout autre joyau divin, elle avait méprisé tout cela pour suivre la voix de l’éternel Corrupteur ? En mesures-tu la profondeur ? Il n’y aurait plus eu pour les hommes ni rédemption, ni ciel ni possession de Dieu.

Marie vous a obtenu tout cela parce qu’elle a su porter ses vêtements de bien-aimée de l’Éternel avec la vraie joie des humbles, parce qu’elle a su chanter les louanges de Dieu et de lui seul, même au milieu des sanglots et des désolations de la passion.

Elle a exulté ! Quel mot profond ! Son esprit a toujours exulté en magnifiant le Seigneur, même quand son humanité subissait la raillerie de tout un peuple, même submergée et oppressée par sa douleur et par celle de sa créature. Elle a exulté en pensant que sa douleur, et la douleur de son Jésus rendaient gloire à Dieu en sauvant les hommes.

Au-delà des gémissements de la Mère, au-delà de ses lamentations de femme, son esprit de corédemptrice chantait. Il chantait avec soumission en cette heure redoutable, plein d’espérance dans les paroles de la Sagesse. Son esprit chantait l’amour qui bénissait Dieu de l’avoir transpercée !

La longue passion de Marie l’a rendue parfaite en unissant aux merveilles que Dieu avait faites en elle, les merveilles qu’elle savait faire pour le Seigneur. Vraiment, tandis que ses entrailles de mère criaient sa torture, son esprit fidèle chantait: « Je t’exalte, Seigneur, car tu m’as protégée et tu n’as pas permis que mes ennemis puissent se réjouir à mon sujet ».

Vois-tu cette humilité ? N’importe qui d’autre aurait dit: « Je suis content d’avoir su rester fidèle même dans l’épreuve. Je suis content d’avoir fait la volonté de Dieu ». Ces mots ne sont pas péchés, néanmoins un filet d’orgueil se cache encore en elles. « Je suis content de ce que j’ai fait » cache le « moi » de la créature qui se sent l’unique auteur du bien accompli. Marie la très sainte dit : « Je t’exalte parce que tu m’as protégée ». C’est à Dieu qu’elle attribue le mérite de l’avoir gardée sainte en ces heures de lutte. Dieu avait préparé une digne demeure pour son Verbe. Mais Marie a su garder cette demeure digne de Dieu, qui devait s’incarner en elle.

Imitez-la, vous les créatures, dans une mesure un peu moindre, certes, puisque vous n’avez pas à concevoir le Christ; cependant, comme il vous est nécessaire de le porter en vous, Dieu vous donne les moyens et les dons capables de faire de vous des temples et des autels. Imitez Marie, en sachant garder la demeure de votre cœur digne du Saint qui demande à y entrer pour jouir de vous et vivre parmi les fils des hommes qu’il aime sans mesure.

Si toutefois vous n’avez pas su l’imiter, si votre cœur est une demeure profanée ou démolie par les excès qui l’ont habité, reconstruisez-le en Marie, cette aimable et infatigable Mère qui engendre les enfants du Seigneur ! On parvient à la vie éternelle par Marie. Par conséquent, celui qui est mourant ou déjà mort et n’ose plus lever les yeux vers le Seigneur, peut encore redevenir vivant et agréable à l’Éternel s’il entre dans le sein, dans le cœur qui a donné le Sauveur au monde.

Le Seigneur t’a expliqué la lumière du chapitre des Proverbes. Je ne me permets pas de m’exprimer là où il a déjà parlé. Pour confirmer mon propos, cependant, je te fais remarquer les paroles que la Sagesse applique à Marie: « … trouvant mes délices parmi les enfants des hommes », parmi ces enfants qui lui ont coûté tant de larmes. Mais c’est le propre des vraies mères de pleurer et d’aimer, d’aimer autant qu’elles pleurent, d’aimer au point de porter à l’amour, de pleurer au point de convertir les pervers. Cette femme bénie a le ciel pour demeure éternelle, elle eut pour demeure le merveilleux sein de Dieu et fut elle-même la demeure de Dieu, son peuple est celui des anges et des bienheureux: pourquoi trouverait-elle son délice à rester parmi les hommes, si ce n’est pour reconstruire les pauvres cœurs que le monde et Satan, la chair et les passions ont dévastés ? Pourquoi y trouverait-elle son délice, si ce n’est pour que, parmi vous, elle vous enfante de nouveau à Dieu ?

Entendez-la chanter dans sa lumière de perle : « Heureux ceux qui gardent mes voies ». Les voies de Marie aboutissent dans le cœur de Dieu. « Écoutez l’instruction et devenez sages, ne la méprisez pas ». Une mère sainte comme l’est Marie ne peut que prononcer des paroles de vie. Voyez quel trésor aura laissé la Parole portée durant neuf mois dans celle qui est pleine de grâce et de sagesse ! De son enfance à sa mort, le Verbe reposa sur ce sein, dans ce cœur très pur durant trente-trois ans ! Dieu le Fils n’est jamais resté inactif envers son aimable Mère, jamais, lui qui n’est pas même resté inactif envers les hommes coupables. C’est pourquoi toute la sagesse s’est uni à toute la pureté, et Marie ne peut que redire la parole de Dieu, cette parole que le Christ a appelée vie pour celui qui l’écoute.

Elle chante, Marie, elle qui sait ce qui est en elle : « Heureux l’homme qui m’écoute, qui veille jour après jour à mes portes et pour en garder les montants! » Réceptacle de Dieu, elle sait que celui qui entre en elle le trouve. C’est pourquoi elle chante : Qui me trouve, trouve la vie, il obtient la faveur du Seigneur.

Qui vit en elle obtient le salut, la vie, la sagesse, la gloire, la joie et l’honneur. Elle est vraiment tout cela, car ses racines se trouvent en Dieu lui-même; établie comme elle l’est sur la montagne de Dieu pour en être le Temple, elle est plus aimée par le Seigneur que toute autre créature puisqu’elle est destinée à être pour l’éternité la Mère de l’Homme.

Oh ! Parole peu méditée, et encore moins comprise, dans laquelle est résumée toute la figure de Marie. Qui est Marie ? C’est la Réparatrice. Elle annule Eve. Elle ramène les choses bouleversées au point où elles étaient quand le serpent rusé et Eve l’imprudente les mirent sens dessus dessous. L’ange la salue : « Ave ». On dit que Ave est le renversement de Eva (Eve). Mais Ave est encore un écho qui rappelle Yahvé, le très saint nom de Dieu, tout comme le rappelle encore plus vivement, je te l’ai déjà expliqué, le nom du Verbe: Jeoscué.

Dans le tétragramme sacré que les enfants du peuple de Dieu avaient formé pour prononcer, dans le temple secret de l’esprit, le nom à ne pas dire, on trouve déjà Ave, le commencement de la parole par laquelle Dieu fit de la Toute-Belle la sainte Mère et Corédemptrice. Ave : il en est presque comme si – ce qui advint réellement – le Seigneur, s’annonçant par son nom, entra en son sein pour se faire chair, en l’unique sein qui pouvait contenir l’Unique.

Ave, Marie, mère de l’Homme comme Eve, et plus qu’Eve, tu as ramené l’homme, par l’intermédiaire de l’Homme, à sa patrie, à son héritage, à sa condition de fils et à sa joie.

Ave, Marie, sein de sainteté dans lequel est déposée la semence de l’espèce, pour que l’éternel Abraham ait les fils dont la jalousie de Satan l’avait rendu stérile.

Ave, Marie, mère «déipare» de l’éternel Premier-Né, mère compatissante de l’humanité lavée dans tes larmes et dans le Sang qui est aussi ton sang.

Ave, Marie, perle du ciel, lumière d’étoile, beauté suave, paix de Dieu.

Ave, Marie pleine de grâce en qui se trouve le Seigneur, jamais séparée de celui qui trouve en toi ses délices et son repos.

Ave, Marie, femme bénie entre toutes les femmes, amour vivant, devenue par l’Amour épouse et mère de l’Amour.

En toi se trouvent la pureté, la paix, la sagesse, l’obéissance, l’humilité, les trois et les quatre vertus sont parfaites en toi…

Le ciel délire d’amour à contempler Marie. Son chant atteint des notes incomparables. Aucun mortel, aussi saint qu’il soit, ne peut comprendre ce qu’est Marie pour tout le ciel.

Tout a été fait pour le Verbe. Mais aussi, toutes les œuvres les plus grandes ont été faites par l’Amour éternel en Marie et pour Marie. La puissance de Dieu est dans ses mains de lys très pur pour être répandue sur ceux qui recourent à elle.

Ave ! Ave ! Ave ! Marie ! »

Deuxième dimanche de l’Avent.

« Ave Marie, par toi le Seigneur vient sauver les nations et faire entendre sa gloire dans la joie du Sauveur accordé au monde.

La liturgie de la messe du deuxième dimanche de l’Avent s’harmonise très bien avec la messe propre de l’Immaculée Conception, parce que c’est encore par Marie que le Sauveur vient sauver les peuples, et être l’Agneau qui est le bon pasteur et le guide des justes dans les pâturages du Seigneur. Les justes sont représentés par Joseph, doux et juste comme une brebis obéissante à tout commandement de l’Éternel, Pasteur suprême des peuples.

C’est encore par Marie que les pauvres et faibles hommes parviennent à obtenir les moyens du salut et les richesses éternelles. Jean avait anticipé le Christ en préparant ses voies. Marie anticipe le Christ en préparant son chemin dans vos cœurs. Ouvrez votre cœur à Marie, remettez votre âme entre ses mains maternelles pour qu’elle les prépare à la venue de Dieu. Imitez Marie en ce temps de l’Avent, et vous serez prêts à accueillir Noël et ses fruits surnaturels d’une façon digne de l’éloge angélique.

Paul dit que tout ce qui a été écrit pour vous instruire dans le Seigneur, l’a été pour que vous possédiez l’espérance. Quelle espérance ? Celle des promesses divines. Certes, les promesses sont sûres, et il s’ensuit qu’il faut faire mieux qu’espérer, il faut croire, et croire de façon absolue, qu’elles s’accompliront; toutefois, elles s’accompliront si vous savez persévérer et vous conduire dans les diverses contingences de la vie avec patience et avec cette force qui vient des consolations, dont déborde l’Écriture.

Cette vie est en effet un combat continuel, toujours nouveau, plein d’inconnu et de surprises, un combat qui exténuerait même un héros s’il n’était soutenu par quelque chose de surnaturel. Ce quelque chose, c’est Dieu, sa Loi et ses promesses, c’est la certitude de la vie future, la foi certaine que l’Homme qui s’est immolé pour vous ne pouvait être que Dieu, car personne d’autre que le Christ n’a jamais su vivre et mourir comme il a vécu et comme il est mort. Voilà ce qui alimente vos forces de combattants à présent, de vainqueurs demain. Ce sont les certitudes et les réconforts que le Dieu de la patience et des consolations vous infuse pour que vous sachiez lutter avec le Christ et pour le’ Christ, et parvenir à la gloire que, par lui, vous pouvez obtenir.

Avec la foi et l’espérance, Paul rappelle la charité sans laquelle tout le reste est vain. Vivre les vertus plus austères serait vain si ce n’était uni à la charité. Celui qui pratiquerait les plus austères pénitences, qui serait tempérant, honnête, continent, qui croirait et espérerait en Dieu, qui observerait les commandements et les préceptes, mais n’aimerait pas son prochain, celui-là mortifierait ses vertus au point qu’il devrait bien longuement expier son péché d’égoïsme.

L’amour de Dieu est saint, l’obéissance aux préceptes est sainte, la tempérance est sainte et l’honnêteté bonne. Mais sans amour du prochain, tout cela n’est-il pas semblable à un arbre trop taillé dont il ne reste que le tronc dur, sans branches ni feuilles, sans fleurs ni fruits? Il est alors inutile au voyageur qui souffre de la chaleur et recherche de l’ombre, inutile pour se protéger de l’averse, inutile à l’homme découragé qui, rien qu’à la vue des fleurs, y aurait trouvé comme une parole d’espérance pour l’avenir, inutile à l’affamé qui ne peut refaire ses forces languissantes grâce au fruit cueilli sur ses branches et sentir qu’il y a un Dieu qui veille sur les besoins de ses enfants, inutile même à l’oiseau qui cherche en vain un refuge sur ce tronc dépouillé.

Vraiment, la vertu rigide et privée d’amour est une triste vision de tronc vigoureux, mais sec et destiné à mourir. C’est encore de l’égoïsme. C’est encore du pharisaïsme. C’est un paganisme qui se substitue au vrai culte. Car la vraie religion s’appuie sur les deux colonnes des deux amours de Dieu et du prochain, et tout l’édifice est précaire, sans harmonie, s’il est soutenu par une seule colonne.

La Loi demande d’aimer Dieu et de s’aimer entre frères, en s’accueillant les uns les autres, en se soutenant, en s’instruisant, en compatissant comme fit le Christ.

Toi, petite «voix», tu vois comme le Christ a aimé aussi bien les circoncis – c’était leur droit en tant que membres du Peuple de la promesse -, que les incirconcis, comme c’était son droit de les aimer, en tant que peuple nouveau du Roi des rois. Il les a tant aimés que les premiers en firent un chef d’accusation injuste contre lui, tout comme les « circoncis » actuels, ceux qui pour être, ou pour se croire les élus parmi les nations, font, des pages qui révèlent l’incomparable amour du divin Maître pour les païens, un sujet de scandale et un objet de négation. Les rabbis d’alors ne comprenaient pas plus que ceux de maintenant la suprême charité qui voit dans les hommes autant de frères à aimer : comme tels s’ils sont saints, et pour qu’ils le deviennent s’ils ne le sont pas.

Je te dis avec Paul que ce nouveau peuple dépasse dans l’amour qu’il rend à l’Amour ceux qui se croient parfaits. Il en est toujours ainsi, maintenant comme il y a vingt siècles. Les sages ignorants, c’est-à-dire ceux qui connaissent la lettre mais non pas son esprit, ne savent pas comprendre, croire et accepter que Jésus Christ, le Sauveur, est venu, et qu’il vient, plus pour les païens que pour les siens, plus pour les brebis sauvages, blessées, galeuses et sans berger, que pour les quatre-vingt-dix-neuf brebis qui sont déjà à l’abri dans sa bergerie.

Jésus Christ a été, est et sera, le salut de tous ceux qui savent le chercher ou le désirer.

Sachez donc aimer, souffrir, agir, sans faire de différence entre ceux qui sont du troupeau et ceux qui n’en sont pas, en pensant que, il y a vingt siècles, le ciel s’est ouvert pour accorder le Sauveur et Maître, non pas à Bethléem, à Nazareth ou à Jérusalem, ni même à la Palestine tout entière ou à l’Israël encore plus vaste puisque disséminé de par le monde, mais pour le donner à tous les hommes.

Voici quel doit être l’esprit de préparation à la venue du Christ, suprême amour de Dieu: un esprit d’amour universel qui désire le Royaume de Dieu, la Maison du Père, pour tous les hommes.

Mais toi, c’est un devoir d’amour encore plus grand qui te revient. Tu sais pourquoi et pour qui. Que la grandeur d’amour qui t’est demandée ne te décourage pas. Celui que tu as reçu est tellement grand ! Sois donc généreuse, de toutes les façons, et jusqu’à la consommation totale. Sois héroïque. Sois victime. Sois héroïque. Le temps passe et la paix vient. Sois héroïque. Après, tout te semblera avoir été si peu de choses par rapport à ce que tu auras.

Elève ton esprit! Regarde la joie qui vient de ton Dieu, regarde ton Dieu qui est ta joie, et qui vient à toi pour te réconforter.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. »

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Acte de consécration au Cœur Immaculé de Marie

Sainte Vierge Marie, ô toute immaculée !

Vous êtes la Mère de Dieu Jésus-Christ notre Seigneur, et la Mère de l’Église, dont nous sommes les membres.

C’est pourquoi Vous êtes aussi ma Mère et ma Reine.

C’est à ce titre que moi, (Votre nom), je m’adresse à Vous au milieu des combats que je livre pour Vous, afin de me confier à Vous pour le triomphe et l’avènement du Règne de votre Fils et Seigneur.

Me souvenant des paroles que Vous avez dites à Lourdes : « Je suis l’Immaculée Conception », et plus encore de la grande promesse que Vous avez faite à Fatima : « Mais à la fin mon Cœur Immaculé triomphera »,

Me souvenant surtout de votre part dans l’œuvre de l’Incarnation et de la Rédemption, qui fonde ces paroles, car c’est en Vous que le Verbe s’est incarné et ce n’est qu’en Vous associant à son Sacrifice qu’Il a voulu me racheter du péché, Vous en ayant rachetée Vous-même en Vous préservant de toutes ses traces,

Et sachant que je glorifie Dieu et que j’accomplis Sa volonté en me tournant ainsi vers Vous,

Je Vous en supplie, ô Mère et Reine de mon cœur, de ma vie et de mes travaux, regardez-moi, votre enfant qui suis aussi votre serviteur. Prenez-moi en pitié, moi qui ne veux au fond de moi-même que travailler à l’instauration dans nos cités du règne de Votre Fils, selon la prière que Lui-même nous a enseignée : « Que votre Règne arrive sur la terre comme au ciel ».

Sachant que la toute puissance du Christ repose entre vos mains et que tout l’amour de son cœur passe par le Vôtre pour se donner à nous, c’est à Vous que je m’adresse et, sûr(e) d’être accueilli(e) par Vous, ô Mère, je me consacre à Vous, à votre Cœur Immaculé.

Par cet acte, je me livre à vous, vous priant de me considérer comme vous appartenant entièrement et sans retour. C’est donc à Vous qu’il appartient de me défendre, de me protéger, de me purifier et de me conduire à la victoire en me faisant remplir dans l’Église et dans le monde la mission que Dieu, dans sa providence, m’a confiée. A Vous, par conséquent, sera aussi la gloire de ce triomphe, c’est-à-dire du service que j’aurai accompli. Par là se réalisera le dessein de Dieu : le Règne du Christ par le Règne de Marie, puisqu’en réalité c’est un seul et même Règne, où tout nous est donné par le Christ, y compris Marie, et où tout nous est donné par Marie, et d’abord le Christ.

Que, donc, je Vous appartienne pour mieux appartenir à mon Seigneur, et que je comprenne toujours mieux que le Règne du Cœur du Christ ne peut être instauré que par le Règne de votre propre Cœur.

C’est pourquoi, ô notre Mère et notre Reine, en scellant avec Vous l’alliance de cette consécration, je m’engage à Vous prier et à Vous faire prier toujours davantage, spécialement par le chapelet quotidien, et d’abord à travailler à Vous connaître et à Vous faire connaître davantage, selon mes propres possibilités. Mais dès maintenant je m’engage à mieux vivre avec Vous, en Vous, par Vous et pour Vous, ma vie chrétienne et mon travail pour l’avènement de votre Règne, par lequel et dans lequel s’instaurera celui de votre Fils, Notre Seigneur.

Et que par là j’apporte ma contribution, telle que Dieu me la demande, à la paix dans le monde et au salut des hommes, à la gloire de vos deux Cœurs unis et de la Très Sainte Trinité, dès maintenant et pour l’éternité.

Ainsi soit-il.

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Salve Regina

Salut, Reine, Mère de Miséricorde, notre Vie, notre Douceur, et notre espérance, salut.
Vers toi nous élevons nos cris, pauvres enfants d’Ève exilés.
Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.
Tourne donc, ô notre Avocate, tes yeux miséricordieux vers nous.
Et, Jésus, le fruit béni de tes entrailles, montre-le nous après cet exil.
Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie ! Amen.

Les 15 Promesses de Notre Dame pour prier le très Saint Rosaire

1. Quiconque Me servira fidèlement par la récitation du Rosaire, recevra des grâces remarquables.

2. Je promets Ma protection spéciale et les plus grandes grâces à ceux qui réciteront le Rosaire.

3. Le Rosaire sera une armure puissante contre l’enfer; il détruira le vice, il fera diminuer les péchés et vaincra les hérésies.

4. Il fera fleurir la vertu et les bonnes œuvres; il obtiendra pour les âmes l’abondante miséricorde de Dieu; il retirera les cœurs des hommes de l’amour du monde et de ses vanités, et les élèvera au désir des choses éternelles. Oh, ces âmes se sanctifieront de cette façon-là.

5. L’âme qui se recommande à Moi par la récitation du Rosaire, ne périra pas.

6. Quiconque récitera le Rosaire avec dévotion, en s’appliquant à la considération des saints mystères, ne sera jamais vaincu par le malheur. Dieu ne le châtiera pas dans Sa justice. La mort ne le prendra pas au dépourvu; s’il est juste, il restera dans la grâce de Dieu et deviendra digne de la vie éternelle.

7. Quiconque aura une vraie dévotion envers le Rosaire ne mourra pas sans les Sacrements de l’Église.

8. Ceux qui sont fidèles à réciter le Rosaire auront durant leur vie et à la mort la lumière de Dieu et la plénitude de Ses grâces. Au moment de la mort ils participeront aux mérites des Saints en paradis.

9. Je délivrerai du purgatoire ceux qui ont été dévots au Rosaire.

10. Les enfants fidèles du Rosaire mériteront un haut degré de gloire dans le Ciel.

11. Vous obtiendrez tout ce que vous Me demanderez par la récitation du Rosaire.

12. Tous ceux qui propagent le saint Rosaire seront aidés par Moi dans leurs nécessités.

13. J’ai obtenu de Mon Divin Fils que tous les défenseurs du Rosaire auront pour intercesseurs la cour céleste entière durant leur vie et à l’heure de la mort.

14. Tous ceux qui récitent le Rosaire sont Mes fils, et les frères de Mon Fils unique Jésus-Christ.

15. La dévotion à Mon Rosaire est un grand signe de prédestination

L’Assomption de Marie

Vision du samedi 8 décembre 1951 (Fête de l’Immaculée conception)

Combien de jours sont-ils passés ? Il est difficile de l’établir sûrement. Si on en juge par les fleurs qui font une couronne autour du corps inanimé, on devrait dire qu’il est passé quelques heures. Mais si on en juge d’après le feuillage d’olivier sur lequel sont posées les fleurs fraîches, et dont les feuilles sont déjà fanées, et d’après les autres fleurs flétries, mises comme autant de reliques sur le couvercle du coffre, on doit conclure qu’il est passé déjà des journées.

Mais le corps de Marie est tel qu’il était quand elle venait d’expirer. Il n’y a aucun signe de mort sur son visage, sur ses petites mains. Il n’y a dans la pièce aucune odeur désagréable. Au contraire il y flotte un parfum indéfinissable qui rappelle l’encens, les lys, les roses, le muguet, les plantes de montagne, mélangés.

Jean, qui sait depuis combien de jours il veille, s’est endormi, vaincu par la lassitude. Il est toujours assis sur le tabouret, le dos appuyé au mur, près de la porte ouverte qui donne sur la terrasse. La lumière de la lanterne, posée sur le sol, l’éclaire par en dessous et permet de voir son visage, fatigué, très pâle, sauf autour des yeux rougis par les pleurs.

L’aube doit maintenant être commencée car sa faible clarté permet de voir la terrasse et les oliviers qui entourent la maison. Cette clarté se fait toujours plus forte et, pénétrant par la porte, elle rend plus distincts les objets mêmes de la chambre, ceux qui, étant éloignés de la lampe, pouvaient à peine être entrevus.

Tout d’un coup une grande lumière remplit la pièce, une lumière argentée, nuancée d’azur, presque phosphorique, et qui croît de plus en plus, qui fait disparaître celle de l’aube et de la lampe. C’est une lumière pareille à celle qui inonda la Grotte de Bethléem au moment de la Nativité divine. Puis, dans cette lumière paradisiaque, deviennent visibles des créatures angéliques, lumière encore plus splendide dans la lumière déjà si puissante apparue d’abord. Comme il était déjà arrivé quand les anges apparurent aux bergers, une danse d’étincelles de toutes couleurs se dégage de leurs ailes doucement mises en mouvement d’où il vient une sorte de murmure harmonieux, arpégé, très doux.

Les créatures angéliques forment une couronne autour du petit lit, se penchent sur lui, soulèvent le corps immobile et, en agitant plus fortement leurs ailes, ce qui augmente le son qui existait d’abord, par un vide qui s’est par prodige ouvert dans le toit, comme par prodige s’était ouvert le Tombeau de Jésus, elles s’en vont, emportant avec eux le corps de leur Reine, son corps très Saint, c’est vrai, mais pas encore glorifié et encore soumis aux lois de la matière, soumission à laquelle n’était plus soumis le Christ parce qu’il était déjà glorifié quand il ressuscita.

Le son produit par les ailes angéliques est maintenant puissant comme celui d’un orgue.

Jean, qui tout en restant endormi s’était déjà remué deux ou trois fois sur son tabouret, comme s’il était troublé par la grande lumière et par le son des voix angéliques, est complètement réveillé par ce son puissant et par un fort courant d’air qui, descendant par le toit découvert et sortant par la porte ouverte, forme une sorte de tourbillon qui agite les couvertures du lit désormais vide et les vêtements de Jean, et qui éteint la lampe et ferme violemment la porte ouverte.

L’apôtre regarde autour de lui, encore à moitié endormi, pour se rendre compte de ce qui arrive. Il s’aperçoit que le lit est vide et que le toit est découvert. Il se rend compte qu’il est arrivé un prodige. Il court dehors sur la terrasse et, comme par un instinct spirituel, ou un appel céleste, il lève la tête, en protégeant ses yeux avec sa main pour regarder, sans avoir la vue gênée par le soleil qui se lève.

Et il voit. Il voit le corps de Marie, encore privé de vie et qui est en tout pareil à celui d’une personne qui dort, qui monte de plus en plus haut, soutenu par une troupe angélique. Comme pour un dernier adieu, un pan du manteau et du voile s’agitent, peut-être par l’action du vent produit par l’assomption rapide et le mouvement des ailes angéliques. Des fleurs, celles que Jean avait disposées et renouvelées autour du corps de Marie, et certainement restées dans les plis des vêtements, pleuvent sur la terrasse et sur le domaine du Gethsémani, pendant que l’hosanna puissant de la troupe angélique se fait toujours plus lointain et donc plus léger.

Jean continue à fixer ce corps qui monte vers le Ciel et, certainement par un prodige qui lui est accordé par Dieu, pour le consoler et le récompenser de son amour pour sa Mère adoptive, il voit distinctement que Marie, enveloppée maintenant par les rayons du soleil qui s’est levé, sort de l’extase qui a séparé son âme de son corps, redevient vivante, se dresse debout, car maintenant elle aussi jouit des dons propres aux corps déjà glorifiés.

Jean regarde, regarde. Le miracle que Dieu lui accorde lui donne de pouvoir, contre toutes les lois naturelles, voir Marie qui maintenant qu’elle monte rapidement vers le Ciel est entourée, sans qu’on l’aide à monter, par les anges qui chantent des hosannas. Jean est ravi par cette vision de beauté qu’aucune plume d’homme, qu’aucune parole humaine, qu’aucune œuvre d’artiste ne pourra jamais décrire ou reproduire, car c’est d’une beauté indescriptible.

Jean, en restant toujours appuyé au muret de la terrasse, continue de fixer cette splendide et resplendissante forme de Dieu – car réellement on peut parler ainsi de Marie, formée d’une manière unique par Dieu, qui l’a voulue immaculée, pour qu’elle fût une forme pour le Verbe Incarné — qui monte toujours plus haut. Et c’est un dernier et suprême prodige que Dieu-Amour accorde à celui qui est son parfait aimant : celui de voir la rencontre de la Mère très Sainte avec son Fils très Saint qui, Lui aussi splendide et resplendissant, beau d’une beauté indescriptible, descend rapidement du Ciel, rejoint sa Mère et la serre sur son cœur et ensemble, plus brillants que deux astres, s’en vont là d’où Lui est venu. La vision de Jean est finie.

Il baisse la tête. Sur son visage fatigué on peut voir à la fois la douleur de la perte de Marie et la joie de son glorieux sort. Mais désormais la joie dépasse la douleur.

Il dit : « Merci, mon Dieu ! Merci ! J’avais pressenti que cela serait arrivé. Et je voulais veiller pour ne perdre aucun détail de son Assomption. Mais cela faisait trois jours que je ne dormais pas ! Le sommeil, la lassitude, joints à la peine, m’ont abattu et vaincu justement quand l’Assomption était imminente… Mais peut-être c’est Toi qui l’as voulu, ô mon Dieu, pour ne pas troubler ce moment et pour que je n’en souffre pas trop… Oui. Certainement c’est Toi qui l’as voulu, comme maintenant tu voulais que je voie ce que sans un miracle je n’aurais pu voir. Tu m’as accordé de la voir encore, bien que déjà si loin, déjà glorifiée et glorieuse, comme si elle avait été tout prés. Et de revoir Jésus ! Oh ! vision bienheureuse, inespérée, inespérable ! Oh ! don des dons de Jésus-Dieu à son Jean ! Grâce suprême ! Revoir mon Maître et Seigneur ! Le voir Lui près de sa Mère ! Lui semblable au soleil et elle à la lune, tous les deux d’une splendeur inouïe, à la fois parce que glorieux et pour leur bonheur d’être réunis pour toujours ! Que sera le Paradis maintenant que vous y resplendissez, Vous, astres majeurs de la Jérusalem céleste ? Quelle est la joie des chœurs angéliques et des saints ? Elle est telle la joie que m’a donnée la vision de la Mère avec le Fils, une chose qui fait disparaître toute sa peine, toute leur peine, même, que la mienne aussi disparaît, et en moi la paix la remplace.

Des trois miracles que j’avais demandés à Dieu, deux se sont accomplis. J’ai vu la vie revenir en Marie, et je sens que la paix est revenue en moi. Toute mon angoisse cesse car je vous ai vus réunis dans la gloire. Merci pour cela, ô Dieu.

Et merci pour m’avoir donné manière, même pour une créature très sainte, mais toujours humaine, de voir quel est le sort des saints, quelle sera après le jugement dernier, et la résurrection de la chair et leur réunion, leur fusion avec l’esprit, monté au Ciel à l’heure de la mort. Je n’avais pas besoin de voir pour croire, car j’ai toujours cru fermement à toutes les paroles du Maître. Mais beaucoup douteront qu’après des siècles et des millénaires, la chair, devenue poussière, puisse redevenir un corps vivant. À ceux-là je pourrai dire, en le jurant sur les choses les plus élevées, que non seulement le Christ est redevenu vivant par sa propre puissance divine, mais que sa Mère aussi, trois jours après sa mort, si on peut appeler mort une telle mort, a repris vie et avec sa chair réunie à son corps elle a pris son éternelle demeure au Ciel à côté de son Fils. Je pourrai dire : “Croyez, vous tous chrétiens, à la résurrection de la chair à la fin des siècles, et à la vie éternelle des âmes et des corps, vie bienheureuse pour les saints, horrible pour les coupables impénitents. Croyez et vivez en saints, comme ont vécu en saints Jésus et Marie, pour avoir le même sort. J’ai vu leurs corps monter au Ciel. Je puis vous en rendre témoignage. Vivez en justes pour pouvoir un jour être dans le nouveau monde éternel, en âme et en corps, près de Jésus-Soleil et près de Marie, Étoile de toutes les étoiles”. Merci encore, ô Dieu !

Et maintenant recueillons ce qui reste d’elle. Les fleurs tombées de ses vêtements, les feuillages des oliviers restés sur le lit, et conservons-les. Tout servira… Oui, tout servira pour aider et consoler mes frères que j’ai en vain attendus. Tôt ou tard, je les retrouverai… »

Il ramasse aussi les pétales des fleurs qui se sont effeuillées en tombant, et rentre dans la pièce en les gardant dans un pli de son vêtement.

Il remarque alors avec plus d’attention l’ouverture du toit et s’écrie : « Un autre prodige ! Et une autre admirable proportion dans les prodiges de la vie de Jésus et de Marie ! Lui, Dieu, est ressuscité par Lui-même, et par sa seule volonté il a renversé la pierre du Tombeau, et par sa seule puissance il est monté au Ciel. Par Lui-même. Marie, toute Sainte, mais fille d’homme, c’est par l’aide des anges que lui fut ouvert le passage pour son Assomption au Ciel, et c’est toujours avec l’aide des anges qu’elle est montée là-haut. Pour le Christ, l’esprit revint animer son Corps pendant qu’il était sur la Terre, car il devait en être ainsi pour faire taire ses ennemis et pour confirmer dans la foi tous ses fidèles. Pour Marie, son esprit est revenu quand son corps très saint était déjà sur le seuil du Paradis, parce que pour elle il ne fallait pas autre chose. Puissance parfaite de l’Infinie Sagesse de Dieu !… »

Jean ramasse maintenant dans un linge les fleurs et les feuillages restés sur le lit, y met ceux qu’il a ramassés dehors, et il les dépose tous sur le couvercle du coffre. Puis il l’ouvre et y place le coussinet de Marie, la couverture du lit. Il descend dans la cuisine, rassemble les autres objets dont elle se servait : le fuseau et la quenouille, sa vaisselle, et les met avec les autres choses. Il ferme le coffre et s’assoit sur le tabouret en s’écriant :

« Maintenant tout est accompli aussi pour moi ! Maintenant je puis m’en aller, librement, là où l’Esprit de Dieu me conduira. Aller ! Semer la divine Parole que le Maître m’a donnée pour que je la donne aux hommes. Enseigner l’Amour. L’enseigner pour qu’ils croient dans l’Amour et sa puissance. Leur faire connaître ce qu’a fait le Dieu-Amour pour les hommes. Son Sacrifice et son Sacrement et Rite perpétuels, par lesquels, jusqu’à la fin des siècles, nous pourrons être unis à Jésus-Christ par l’Eucharistie et renouveler le Rite et le Sacrifice comme Lui a commandé de le faire. Tous dons de l’Amour parfait ! Faire aimer l’Amour pour qu’ils croient en Lui, comme nous y avons cru et y croyons. Semer l’Amour pour que soit abondante la moisson et la pêche pour le Seigneur. L’amour obtient tout. Marie me l’a dit dans ses dernières paroles, à moi, qu’elle a justement défini, dans le Collège Apostolique, celui qui aime, l’aimant par excellence, l’opposé de l’Iscariote qui été la haine, comme Pierre l’impétuosité, et André la douceur, les fils d’Alphée la sainteté et la sagesse unies à la noblesse des manières, et ainsi de suite. Moi, l’aimant, maintenant que je n’ai plus le Maître et sa Mère à aimer sur la Terre, j’irai répandre l’amour parmi les nations. L’amour sera mon arme et ma doctrine. Et avec lui je vaincrai le démon, le paganisme et je conquerrai beaucoup d’âmes. Je continuerai ainsi Jésus et Marie, qui ont été l’amour parfait sur la Terre. »

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La Résurrection – Jésus apparaît à sa Mère

Vision du dimanche 1er avril 1945 (jour de Pâques)

Je revois la joyeuse et puissante Résurrection du Christ.

Dans le jardin, tout n’est que silence et scintillement de la rosée. Au-dessus, le ciel devient d’un saphir de plus en plus clair, après avoir quitté sa couleur bleu-noir criblée d’étoiles qui, pendant toute la nuit, ont veillé sur le monde. L’aube repousse de l’orient vers l’occident les régions encore obscures, comme le fait l’eau, lors des marées hautes, qui avance toujours plus pour recouvrir la plage, et remplace le gris-noir du sable humide par le bleu des eaux marines.

L’une ou l’autre étoile ne veut pas encore mourir et luit de plus en plus faiblement sous l’onde de lumière vert clair de l’aube, d’un blanc laiteux nuancé de gris, comme les feuillages des oliviers engourdis qui couronnent un coteau peu distant. Finalement, elle fait naufrage, submergée par l’onde de l’aube comme une terre que recouvre l’eau. Et puis en voilà une de moins… encore une … et une autre, et une autre. Le ciel perd ses troupeaux d’étoiles et ce n’est qu’à l’extrême occident que trois étoiles, puis deux, puis une, restent à regarder ce prodige quotidien qu’est l’aurore qui se lève.

Quand, du côté de l’orient, un filet de rose trace une ligne sur la soie turquoise du ciel, un soupir de vent passe dans les feuillages et sur les herbes et avertit : « Réveillez-vous, le jour est revenu. » Mais il ne réveille que les herbes et les feuillages qui frissonnent sous leurs diamants de rosée et ont un bruissement ténu, mêlé à l’arpège des gouttes qui tombent.

Les oiseaux ne se réveillent pas encore dans les branches touffues d’un cyprès de grande taille qui semble dominer comme un seigneur dans son royaume, ni dans l’entrelacs confus d’une haie de lauriers qui abrite de la tramontane.

C’est dans des poses variées que les gardes, transis de froid, gagnés par l’ennui et ensommeillés, veillent sur le tombeau ; la porte de pierre a été renforcée, sur ses bords, par une épaisse couche de chaux, comme si c’était un contrefort, sur le blanc opaque de laquelle se détachent les larges rosaces de cire rouge portant le sceau du Temple, imprimé avec d’autres, directement dans la chaux fraîche.

Les gardes doivent avoir allumé du feu pendant la nuit, car on voit encore de la cendre et des tisons mal éteints sur le sol. Ils ont aussi joué et mangé, car je vois, répandus sur le sol, des restes de nourriture et des osselets bien polis qui ont servi certainement pour quelque jeu, comme notre jeu de domino ou nos billes ; ils ont pour cela utilisé un échiquier rudimentaire tracé sur le sentier. Puis ils ont tout laissé en plan par lassitude et essayé de trouver des positions plus ou moins commodes pour dormir ou veiller.

À l’orient, une étendue rose s’agrandit de plus en plus dans le ciel serein, où, par ailleurs, il n’y a pas encore de rayon de soleil. C’est alors que surgit de profondeurs inconnues, un météore resplendissant qui descend, tel une boule de feu à l’éclat insoutenable, suivi d’un sillage rutilant qui peut-être n’est que le souvenir de son rayonnement sur notre rétine. Il descend à grande vitesse vers a terre, en répandant une lumière si intense, si fantasmagorique, à la beauté si effrayante, que la lumière rosée de l’aurore en est éclipsée et disparaît.

Surpris, les gardes lèvent la tête, parce que cette lumière s’accompagne d’un grondement puissant, harmonieux, solennel, qui remplit toute la Création. Il provient de profondeurs paradisiaques. C’est l’alléluia, la gloire angélique qui suit l’Esprit du Christ revenant dans sa chair glorieuse.

Le météore s’abat contre l’inutile fermeture du tombeau, l’arrache, la jette par terre, foudroie de terreur et de bruit les gardes placés comme geôliers du Maître de l’univers en provoquant, avec son retour sur la terre, un nouveau tremblement de terre comme cet Esprit du Seigneur en avait produit en fuyant la terre. Il entre, éclaire le tombeau de sa lumière indescriptible, et pendant qu’il reste suspendu dans l’air immobile, l’Esprit se réinfuse dans le corps du Christ sans mouvement sous les bandes funèbres.

Tout cela se passe, non en une minute, mais en une fraction de minute, tant l’apparition, la descente, la pénétration et la disparition de la Lumière de Dieu a été rapide…

Le  » Je le veux  » du divin Esprit à sa chair froide n’a pas de son. L’ordre est donné par l’Essence à la matière immobile. Aucune parole n’est audible par l’oreille humaine.

La chair reçoit le commandement et lui obéit en poussant un profond soupir…

Rien d’autre pendant quelques minutes.

Sous le suaire et le linceul, la chair glorieuse se recompose en une beauté éternelle, se réveille du sommeil de la mort, revient du « rien » où elle était, vit après avoir été morte. Certainement. le cœur se réveille et se remet à battre, il pousse dans les veines le sang glacé qui reste et en crée d’un seul coup la quantité nécessaire dans les artères vides, dans les poumons immobiles, dans le cerveau obscurci, et il y ramène la chaleur, la santé, la force, la pensée.

Un moment passe, et voilà que se produit un mouvement soudain sous le lourd linceul. C’est si soudain, depuis l’instant où Jésus bouge sûrement ses mains croisées, jusqu’au moment où il se tient debout, majestueux, splendide dans son vêtement de matière immatérielle, surnaturellement beau et imposant, avec une gravité qui le change et l’élève tout en le laissant lui-même, que l’œil n’a qu’à peine le temps d’en suivre le développement.

Et maintenant, il l’admire : Jésus est fort différent de ce que la pensée peut rappeler, il est en pleine forme, sans blessures ni sang, mais seulement éblouissant de la lumière qui jaillit à flots des cinq plaies et sort par tous les pores de son épiderme.

Il fait son premier pas : dans son mouvement, les rayons qui jaillissent des mains et des pieds l’auréolent de lames de lumière. depuis la tête nimbée d’un diadème composé des innombrables blessures de la couronne d’épines qui ne donnent plus de sang mais seulement de la splendeur, jusqu’au bord du vêtement quand, en ouvrant les bras qu’il a croisés sur sa poitrine, il découvre la zone de luminosité très vive qui filtre de son habit en lui donnant l’éclat d’un soleil à la hauteur du cœur. Alors, c’est réellement la « Lumière » qui a pris corps.

Il ne s’agit pas de la faible lumière de la terre, ni du pauvre éclat des astres ou du soleil. C’est la Lumière de Dieu : toute la splendeur paradisiaque se rassemble en un seul Être et lui donne un bleu azur inconcevable dans les yeux, des feux d’or en guise de cheveux, des blancs purs et angéliques pour vêtement et coloris et, ce qui est indescriptible par des mots humains, la suréminente ardeur de la très sainte Trinité, dont la puissance anéantit tout feux du Paradis en l’absorbant en elle-même, pour l’engendrer à nouveau à chaque instant du Temps éternel : c’est le cœur du Ciel qui attire et diffuse son sang, les innombrables gouttes de son sang incorporel : les bienheureux, les anges, tout ce qui constitue le Paradis : l’amour de Dieu, l’amour pour Dieu, voilà la Lumière qu’est le Christ ressuscité et qui lui donne forme.

Lorsqu’il se dirige vers la sortie, et dès que l’œil peut voir autre chose que son éclat, voici que m’apparaissent deux clartés très belles, mais semblables à des étoiles par rapport au soleil, chacune d’un côté du seuil, prosternées en adoration pour leur Dieu qui passe, enveloppé de sa lumière, avec un sourire qui béatifie. Il quitte la grotte funèbre et revient fouler la terre que la joie réveille et qui resplendit sous sa rosée, parmi les couleurs des herbes et des rosiers, sous les innombrables corolles des pommiers qui s’ouvrent par prodige aux premiers rayons du soleil qui les frappent, et au Soleil éternel qui avance sous eux.

Les gardes sont évanouis… Les forces corrompues de l’homme ne voient pas Dieu alors que les forces pures de l’univers les fleurs. les herbes, les oiseaux admirent et vénèrent le Puissant qui passe, nimbé de sa propre Lumière et de celle du soleil.

Devant son sourire, et sous son regard qui se pose sur les fleurs, sur les ramilles, puis s’élève vers le ciel serein, tout devient plus beau. Les millions de pétales qui forment une mousse fleurie au-dessus de la tête du Vainqueur prennent une teinte plus soyeuse, plus nuancée. Les diamants de rosée se font plus vifs. Et plus bleu est le ciel que réfléchissent ses yeux resplendissants, et plus joyeux le soleil qui peint de gaieté un petit nuage porté par un vent léger qui vient baiser son Roi avec des parfums enlevés aux jardins et des caresses de pétales soyeux.

Jésus lève la main et bénit et puis, pendant que les oiseaux chantent plus fort et que le vent apporte ses parfums, il disparaît de ma vue, en me laissant dans une joie qui efface jusqu’au moindre souvenir de tristesse, de souffrance et d’hésitation sur le lendemain.

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Jésus apparaît à sa Mère

Marie maintenant est prosternée le visage contre terre. On dirait une pauvre chose abattue. On dirait cette fleur morte de soif dont elle a parlé.

La fenêtre close s’ouvre avec un impétueux battement de ses lourds volets et, avec le premier rayon de soleil, Jésus entre.

Marie, qui s’est secouée au bruit et qui lève la tête pour voir quel vent a ouvert les volets, voit son Fils rayonnant : beau, infiniment plus beau qu’il ne l’était avant d’avoir souffert, souriant, vivant, plus lumineux que le soleil, vêtu d’un blanc qui paraît de la lumière tissée, et qui s’avance vers elle.

Elle se redresse sur ses genoux et, joignant en croix les mains sur sa poitrine, elle dit dans un sanglot qui est rire et pleur : « Seigneur, mon Dieu. » Et elle reste ainsi ravie dans sa contemplation, le visage tout baigné de larmes, mais devenu serein, pacifié par le sourire et l’extase.

Mais Lui ne veut pas la voir, sa Maman, à genoux comme une servante. Et il l’appelle en lui tendant les mains, des blessures desquelles sortent des rayons qui rendent encore plus lumineuse sa Chair glorieuse : « Maman ! »

Mais ce n’est pas la parole affligée des colloques et des adieux d’avant la Passion, ni la lamentation déchirée de la rencontre sur le Calvaire et de l’agonie. C’est un cri de triomphe, de joie, de libération, de fête, d’amour, de gratitude.

Et il se penche sur sa Mère qui n’ose pas le toucher et lui met les mains sous ses coudes pliés, la lève, la serre sur son Cœur et l’embrasse.

Oh ! alors Marie comprend que ce n’est pas une vision, que c’est son Fils réellement ressuscité, que c’est son Jésus, le Fils qui l’aime encore en Fils. Et avec un cri elle se jette à son cou, l’embrasse et le baise, en riant dans ses pleurs. Elle baise son front où il n’y a plus de blessures, sa tête qui n’est plus dépeignée ni couverte de sang, ses yeux éblouissants, ses joues guéries, sa bouche qui n’est plus enflée. Et puis elle Lui prend les mains et en baise le dessus et la paume, sur les blessures rayonnantes, et tout à coup se baisse à ses pieds, les découvre de dessous son vêtement de splendeur et les baise. Puis elle se lève, le regarde, n’ose pas.

Mais Lui sourit et comprend. Il entrouvre son vêtement sur la poitrine et il dit : « Et celle-là, Maman, tu ne la baise pas, celle qui t’a fait si mal et que toi seule es digne de baiser ? Embrasse-moi sur le Cœur, Maman. Ton baiser m’enlèvera le dernier souvenir de tout ce qui est douleur et me donnera cette joie qui manque encore à ma Joie de Ressuscité. » Il prend dans ses mains le visage de sa Mère et en pose les lèvres sur la lèvre de la blessure du Côté, d’où sortent des flots de lumière très vive.

Le visage de Marie est auréolé par cette lumière, plongé comme il l’est dans ses rayons. Elle le baise, le baise pendant que Jésus la caresse. Elle ne se lasse pas de le baiser. On dirait un assoiffé qui ait attaché sa bouche à la source et en boit la vie qui lui échappait.

Maintenant Jésus parle.

« Tout est fini, Maman. Maintenant tu ne dois plus pleurer pour ton Fils. L’épreuve est accomplie. La Rédemption est arrivée. Maman, merci de m’avoir conçu, élevé, aidé dans la vie et dans la mort.

J’ai senti venir à Moi tes prières. Elles ont été ma force dans la douleur, mes compagnes dans mon voyage sur la Terre et au delà de la Terre. Elles sont venues avec Moi sur la Croix et dans les Limbes. Elles étaient l’encens qui précédait le Pontife qui allait appeler ses serviteurs pour les amener dans le temple qui ne meurt pas : dans mon Ciel. Elles sont venues avec Moi dans le Paradis, précédant comme une voix angélique le cortège des rachetés guidés par le Rédempteur pour que les anges fussent prêts pour saluer le Vainqueur qui revenait dans son Royaume. Elles ont été entendues et vues par le Père et par l’Esprit qui en ont souri comme de la fleur la plus belle et du chant le plus doux nés dans le Paradis. Elles ont été connues par les Patriarches et les nouveaux Saints, par les nouveaux, les premiers habitants de ma Jérusalem, et Moi je t’apporte leurs remerciements, Maman, en même temps que le baiser des parents et que leur bénédiction et celle de Joseph, ton époux d’âme.

Le Ciel tout entier chante son hosanna à toi, ma Mère, Maman Sainte ! Un hosanna qui ne meurt pas, qui n’est pas menteur comme celui qui m’a été donné il y a quelques jours.

Maintenant je vais trouver le Père avec mon vêtement humain. Le Paradis doit voir le Vainqueur dans son vêtement d’Homme avec lequel il a vaincu le Péché de l’Homme. Mais ensuite je viendrai encore. Je dois confirmer dans la Foi ceux qui ne croient pas encore et ont besoin de croire pour amener les autres à la foi, je dois fortifier ceux qui sont chétifs et qui auront besoin de tant de force pour résister au monde.

Puis je monterai au Ciel, mais je ne te laisserai pas seule, Maman. Tu vois ce voile ? Dans mon anéantissement, j’ai dégagé encore une puissance de miracle pour Toi, pour te donner ce réconfort. Mais j’accomplis pour toi un autre miracle. Tu me posséderas dans le Sacrement, réel comme je l’étais quand tu me portais. Tu ne seras jamais seule. En ces jours tu l’as été.

Mais pour ma Rédemption il fallait aussi cette douleur que tu as éprouvée. Beaucoup sera continuellement ajouté à la Rédemption car il sera continuellement créé beaucoup de Péché. J’appellerai tous mes serviteurs à cette coparticipation rédemptrice. Tu es celle qui à elle seule fera plus que tous les autres saints ensemble. C’est pour cela aussi qu’il fallait ce long abandon. Maintenant il est fini.

Je ne suis plus séparé du Père. Tu ne seras plus séparée du Fils. Et ayant le Fils, tu as notre Trinité. Ciel vivant, tu porteras sur la Terre la Trinité parmi les hommes et tu sanctifieras l’Église, toi, Reine du Sacerdoce et Mère des Chrétiens. Puis je viendrai te prendre. Et ce ne sera plus Moi en toi, mais toi en Moi, dans mon Royaume, pour rendre plus beau le Paradis.

Maintenant je m’en vais, Maman. Je vais rendre heureuse l’autre Marie. Puis je monte vers le Père. C’est de là que je viendrai à ceux qui ne croient pas.

Maman, ton baiser pour bénédiction, et ma Paix à toi pour compagne. Adieu. »

Et Jésus disparaît dans le soleil qui descend à flots du ciel serein du matin.

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