Petit traité sur les indulgences

Notions sur l’indulgence

L’année jubilaire a permis à un grand nombre de fidèles de redécouvrir ce trésor de l’Église que sont les indulgences.

Les quelques lignes qui suivent ont pour but de rappeler à chacun que les indulgences peuvent être gagnées tout au long de l’année.

Il existe en effet nombre d’occasions que nous laissons passer, faute d’y penser en les accomplissant ; ou que nous pourrions faire en plus dans notre vie quotidienne sans qu’elles nous coûtent beaucoup. Nombre de bienfaits sont donc à notre portée tant pour notre âme que pour celui des âmes du purgatoire trop souvent oubliées dans nos intentions.

Notions sur l’indulgence

« Indulgence : c’est une remise devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés, déjà effacées quant à la faute, que le fidèle, bien disposé (et à certaines conditions déterminées) reçoit pour lui ou pour les âmes défuntes. » (Code de droit canonique de 1983, canon 992.

Les indulgences sont dites partielles ou plénières selon qu’elles libèrent en partie ou totalement de la peine temporelle due pour les péchés. (canon 993).

Conditions générales pour obtenir une indulgence plénière

Pour avoir capacité à gagner des indulgences, il faut être baptisé, non excommunié et en état de grâce.

Pour qu’un sujet gagne des indulgences, il doit avoir l’intention de les gagner et accomplir les œuvres prescrites.

L’indulgence plénière ne peut être acquise qu’une seule fois par jour.

Pour gagner une indulgence plénière les conditions générales sont :

  • être en état de grâce
  • refuser tout attachement au péché (même véniel)
  • accomplir l’œuvre prescrite dans le temps prescrit (si une œuvre est attachée à un jour particulier)
  • confession sacramentelle (au moins 8 jours avant ou 8 jours après l’œuvre accomplie)
  • avoir communier le jour même
  • prier aux intentions du Souverain Pontife (même de façon générale).

Les différentes occasions d’obtenir une indulgence plénière

Nous nous bornerons ici à rappeler les diverses occasions dans lesquelles on peut obtenir une indulgence plénière.

1) Acte de consécration des familles.

Une indulgence plénière est accordée aux membres d’une famille le jour où l’on accomplit pour la première fois le rite de sa consécration au Sacré Cœur de Jésus ou à la Sainte Famille, si possible en présence d’un prêtre ou d’un diacre, en récitant pieusement une prière légitimement approuvée devant l’image du Sacré Cœur ou de la Sainte Famille.

2) Acte de Consécration du genre humain au Christ Roi.

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui, en la solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’Univers (dernier Dimanche d’octobre), récite publiquement l’acte de Consécration du genre humain au Christ Roi (qui commence ainsi : « Très doux Jésus, Rédempteur du genre humain… »).

3) Acte de réparation.

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui, en la solennité du Sacré Cœur de Jésus, récite publiquement l’acte de réparation prévu.

4) Bénédiction Pontificale « Urbi et Orbi » (Dimanche de Pâques).

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui reçoit avec dévotion la bénédiction donnée par le Souverain Pontife « Urbi et Orbi » (« à la Ville et au Monde »), ceci même si, pour un motif raisonnable, il ne peut être présent mais qu’il suit ce rite avec l’esprit recueilli à la télévision ou à la radio.

5) Adoration et procession eucharistiques

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui :

    1. visite le Saint Sacrement pour l’adorer pendant au moins une demi-heure ;
    2. le Jeudi Saint, au cours de la déposition solennelle du Saint Sacrement à l’issue de la Messe « in Cena Domini », récite pieusement les strophes du « Tantum Ergo ».
    3. participe pieusement à la procession eucharistique solennelle lors de la solennité du « Corps et du Sang du Christ », qu’elle se déroule à l’intérieur d’un édifice sacré ou à l’extérieur ;
6) Communion Eucharistique et spirituelle

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui :

    1. s’approche pour la première fois de la Sainte Table ou qui assiste pieusement à la première Communion d’une autre personne ;
    2. Pendant le Carême récite pieusement un vendredi, après la communion, la prière « Me voici, ô Bon et très Doux Jésus » devant la représentation de Jésus crucifié (image ou crucifix).
7) Exercices spirituels

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui, pendant au moins trois jours entiers, se consacre aux exercices spirituels.

8) A l’article de la mort

Si le prêtre ne peut pas être présent auprès d’un mourant, ce dernier peut cependant recevoir l’indulgence plénière « in articulo mortis » pourvu qu’il soit bien disposé et qu’il ait récité quelque prière durant sa vie ; dans ce cas l’Église supplée aux trois conditions habituellement requises pour l’indulgence plénière. Pour acquérir cette indulgence, il est recommandé d’utiliser un crucifix ou une croix.

N.B. Le fidèle, vue la circonstance, peut recevoir cette indulgence plénière même s’il a déjà gagné ce jour-là une autre indulgence plénière.

Il sera bon de prévenir les personnes en danger mortel de cette disposition de l’Église si elles ne peuvent être assistées à temps par un prêtre catholique.

9) En mémoire de la Passion et de la Mort du Seigneur.

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui :

    1. le Vendredi Saint, participe pieusement à l’adoration de la Croix au cours de l’office liturgique solennel ;
    2. accomplit le pieux exercice du chemin de Croix (ou celui qui s’unit pieusement à celui célébré par le Souverain Pontife retransmis par télévision ou radio ― dans le cas où le fidèle ne peut pas se déplacer).
9) Rosaire.

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui récite pieusement le rosaire dans une église, un oratoire, ou en famille, dans une communauté religieuse, et en général lorsque plusieurs se retrouvent pour une fin honnête. (Par exemple un rosaire récité à plusieurs en voiture).

11) Prières de supplication et d’action de grâce.

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui participe dévotement dans une église ou un oratoire au chant ou à la récitation de :

    • l’hymne « Veni Creator » le premier de l’an pour implorer l’aide divine pour tout le cours de l’année, ou encore en la solennité de la Pentecôte ;
    • l’hymne « Te Deum » le dernier jour de l’année, en action de grâce à Dieu pour tous les bienfaits reçus au long de l’année.
12) Première Messe des prêtres et célébrations jubilaires des ordinations

Une indulgence plénière est accordée :

    1. au prêtre qui célèbre sa première Messe en présence de peuple au jour fixé ;
    2. aux fidèles qui assistent avec dévotion à cette Messe ;
    3. au prêtre qui célèbrent le 25e, 50e, 60e et 70e anniversaire de leur ordination sacerdotale et qui auront renouvelé devant Dieu la résolution d’accomplir fidèlement les devoirs de leur vocation ;
    4. aux fidèles qui assistent dévotement à la célébration de la Messe de ce jubilé.
13) Profession de Foi

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui dans la célébration de la Vigile Pascale ou le jour anniversaire de leur baptême, renouvelle les promesses du Baptême selon une formule légitimement approuvée.

14) Pour les fidèles défunts.

Une indulgence plénière, applicable seulement aux âmes du purgatoire, est accordée au fidèle qui :

    1. visite dévotement un cimetière et prie pour les défunts, ne serait-ce que mentalement, entre le 1er et le 8 novembre. (on peut donc gagner une indulgence par jour pendant ces 8 jours en se rendant tous ces jours au cimetière).
    2. le jour où est célébrée la commémoration de tous les fidèles défunts, visite pieusement une église ou un oratoire et y récite le « Pater » et le « Credo ».
15) Lecture de l’Écriture Sainte.

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui lit la Sainte Écriture dans une version approuvée, avec la vénération due à la Parole de Dieu et par manière de lecture spirituelle, pendant au moins une demi-heure.

Si une personne se trouve dans l’impossibilité de lire, une indulgence plénière est accordée si, toutes les autres conditions restant sauves, elle écoute le texte de la sainte Écriture lu par un autre ou au moyen d’instrument vidéo ou audio.

16) Visite de lieux sacrés.

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui visite en récitant pieusement le « Pater » et le « Credo » (les conditions pour obtenir les indulgences restant sauves) :

      1. l’une des 4 Basiliques majeures ;
      2. une Basilique mineure :
        • en la solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul,
        • le jour de la solennité du titulaire,
        • le 2 Août,
        • une fois dans l’année, un jour au choix du fidèle.

3. l’église cathédrale :

        • en la fête des Saints Pierre et Paul
        • le jour de la solennité du titulaire
        • le jour de la fête de la Chaire de Saint Pierre Apôtre (22 février)
        • le 2 Août

4. un sanctuaire international, national ou diocésain :

        • le jour de la solennité du titulaire
        • une fois dans l’année, au choix du fidèle
        • chaque fois qu’il participe à un pèlerinage collectif à ce sanctuaire.

5. l’église paroissiale

      • le jour de la solennité du titulaire
      • le 2 Août

6. une église ou un autel le jour de leur dédicace.

Indulgences du Rosaire

Enchiridion des Indulgences, 3e édition, 2000

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui

1º récite pieusement le Rosaire marial dans une église ou un oratoire, ou en famille, dans une communauté religieuse, au sein d’une association de fidèles et en général lorsque plusieurs se retrouvent pour une fin honnête ;

2º s’unit pieusement à la récitation de cette prière par le Souverain Pontife, retransmise par la télévision ou la radio.

Dans les autres cas, l’indulgence est partielle.

Le Rosaire est une forme de prière, dans laquelle à la récitation de quinze dizaines de « Je vous salue, Marie », intercalées du « Notre Père », on joint respectivement la pieuse méditation d’autant de mystères de notre rédemption.

En ce qui concerne l’indulgence plénière liée à la récitation du Rosaire marial, on établit ceci :

  1. Il suffit d’en réciter seulement le tiers; mais les cinq dizaines doivent être récitées sans interruption ;
  2. A la prière vocale doit s’ajouter la pieuse méditation des mystères;
  3. Dans la récitation publique, les mystères doivent être énoncés selon la coutume locale approuvée; dans la récitation privée, il suffit que le fidèle joigne à la prière vocale la méditation des mystères. (Norme N. 20)

§ 1. Pour gagner l’indulgence plénière, en plus d’exclure toute affection au péché, même véniel, il est requis d’accomplir l’œuvre indulgenciée et de remplir les trois conditions : confession sacramentelle, communion eucharistique et prière aux intentions du Souverain Pontife.

§ 2. Avec une seule confession sacramentelle, on peut acquérir plusieurs indulgences plénières; mais avec une seule communion eucharistique et une seule prière aux intentions du Souverain Pontife, on n’acquiert qu’une seule indulgence plénière.

§ 3. Les trois conditions peuvent être remplies plusieurs jours avant ou après l’accomplissement de l’œuvre prescrite ; cependant, il convient de recevoir la communion et de prier aux intentions du Souverain Pontife le jour même où l’on accomplit l’œuvre.

§ 4. S’il manque la pleine disposition, ou si l’œuvre requise n’est pas entièrement exécutée et les trois conditions susdites ne sont pas remplies ― restant sauves les prescriptions n. 24 et n. 25 pour ceux qui sont « empêchés » ― l’indulgence sera seulement partielle.

§ 5. La condition de prier aux intentions du Souverain Pontife est remplie si l’on récite à son intention un Pater et un Ave ; cependant les fidèles sont libres de réciter toute autre prière selon la piété et dévotion de chacun.

Question sur les Indulgences

Est-ce qu’on demande l’Indulgence seulement pour soi ou aussi pour d’autres ?

1. Demander l’Indulgence plénière pour soi-même, c’est un acte de conversion, de réparation et de charité :

§ acte de conversion parce que demander l’Indulgence, c’est se reconnaître pécheur, se confesser et vouloir de tout son cœur désormais aimer plus, aimer mieux ;

§ acte de réparation: toute faute, tout manque d’amour de ma part a des répercussions sur le monde. Il y a une grande solidarité entre les hommes. Si un seul homme, Jésus Christ, sauve tous les hommes, chaque homme, avec Adam, par ses péchés, est cause d’un manque d’amour dans le monde. Mais, en recevant humblement le don de l’Indulgence, non seulement je suis moi-même rétabli dans l’amour, mais avec cet amour, en union avec Jésus Christ, j’élève le monde.

« Dans son chemin de conversion, le chrétien ne se trouve pas seul. Dans le Christ et par le Christ, sa vie est unie par un lien mystérieux à la vie de tous les autres chrétiens dans l’unité surnaturelle du Corps mystique »

« Ainsi s’instaure entre les fidèles un merveilleux échange de biens spirituels, en vertu duquel la sainteté de l’un apporte aux autres un bénéfice bien supérieur au dommage que le péché de l’un a pu causer aux autres ». (Bulle, n° 10 ― voir tout le paragraphe)

… « Cela fait partie de la grandeur de l’amour du Christ de ne pas nous laisser dans la condition de destinataires passifs, mais de nous impliquer dans son action salvifique et en particulier dans sa passion » (Bulle, n° 10).

« Je complète ce qui manque aux souffrances du Christ en ma chair pour son Corps qui est l’Église » (Corinthiens 1, 24).

Il faut en conclure

§ 1°) que l’on ne peut pas « appliquer » l’indulgence du Jubilé à une autre personne vivante ;

§ 2°) mais que, lorsque l’on demande soi-même l’Indulgence, par cette démarche de conversion, et surtout par le Don de Dieu que l’on accueille volontairement, nous apportons aux autres un surcroît d’amour.

2. On peut demander l’Indulgence plénière pour les âmes des défunts

« L’Indulgence du Jubilé peut être appliquée par mode de suffrage aux âmes des défunts.

Ce faisant, on accomplit une grande action de charité surnaturelle, en vertu du lien par lequel, dans le Corps mystique du Christ, les fidèles qui sont encore en pèlerinage sur la terre sont unis à ceux qui ont déjà conclu leur cheminement terrestre ». (Décret sur l’obtention de l’Indulgence du Jubilé)

Est-ce « automatique » ?

Non. Nous offrons à Dieu cette grâce spéciale. Nous ne lui donnons pas des ordres. Mais nous faisons une pleine confiance à la miséricorde de Dieu pour le salut de l’âme de telle ou telle personne. C’est ce que veut dire « par mode de suffrage ».

Tous les jours, on peut faire la demande de l’Indulgence pour l’âme d’un défunt : parents, amis… et ennemis. C’est une belle occasion d’offrir un acte de charité pour ceux qui ne nous aimaient pas ― ou que nous n’aimions pas. C’est l’occasion aussi de leur pardonner, avec le Christ, le mal qu’ils nous ont fait, et d’être guéris des séquelles de cette souffrance.

Les indulgences plénières

Voici quelques indulgences plénières parmi les plus connues

1) Au cours d’adoration ou procession eucharistique

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui :

§ soit visite le Saint-Sacrement pour l’adorer pendant au moins une demi-heure.

§ soit le jeudi saint, au cours de la déposition solennelle du Saint-Sacrement à l’issue de la messe, récite pieusement les strophes du Tantum Ergo.

§ soit participe pieusement à la procession eucharistique solennelle qui revêt la plus haute importance lors de la solennité du corps et du sang du christ, lorsqu’elle se déroule à l’intérieur d’un édifice sacré ou à l’extérieur.

§ soit participe religieusement au rite eucharistique solennel qui clôt habituellement un congrès eucharistique.

2) Communion eucharistique

Une indulgence et plénière est accordée au fidèle qui :

§ s’approche pour la première fois de la sainte table ou qui assiste pieusement à la première communion d’autres personnes.

§ Pendant le temps du Carême, récite pieusement un vendredi, après la communion, la prière « me voici, ô bon et très doux Jésus », devant la représentation de Jésus-Christ crucifié.

3) A l’article de la mort

Le prêtre qui administre les sacrements au fidèle en danger de mort n’omettra pas de lui donner la bénédiction avec l’indulgence plénière.

Si le prêtre ne peut être présent, notre sainte mère l’Église concède avec bonté à ce fidèle l’indulgence plénière à l’article de la mort pourvu qu’il soit bien disposé et qu’il ait récité habituellement quelque prière durant sa vie. Dans ce cas l’Église supplée aux trois conditions habituelles requises pour l’indulgence plénière.

Pour acquérir cette indulgence plénière il est recommandé d’utiliser un crucifix une croix.

le fidèle ne peut gagner cette indulgence plénière à l’article de la mort même si, ce jour-là il a déjà gagné une autre indulgence plénière.

4) En mémoire de la Passion et de la mort du Seigneur

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui :

§ Le vendredi saint, participe pieusement à l’adoration de la croix au cours de l’office liturgique solennel.

§ accomplit le pieux exercice du chemin de la croix ou bien s’unit pieusement à celui célébré par le pape et retransmis par la télévision ou par la radio.
Qu’est-ce que l’indulgence ?

« L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints » (Paul VI, const. ap. « Indulgentiarum doctrina », Norme 1).

« L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché » (ibid, Norme 2). « Tout fidèle peut gagner des indulgences pour soi-même ou les appliquer aux défunts » [Catéchisme de l’Église Catholique].

 

par l’abbé G. Le Coq