Archives de l’étiquette : Historicité

La méthode historique

La méthode historique a été développée afin de faire de l’histoire une science au même titre que les mathématiques, la physique et la chimie. Elle tire son origine de deux sources : Le livre Introduction aux études historiques de C.-V. Langlois et C. Signobos (1898) et le texte écrit par G. Monod (1876) au démarrage de La Revue historique.

C’est une démarche scientifique qui permet d’étudier rigoureusement les sources historiques afin de déterminer et de comprendre le passé. Elle tente de découvrir, expliquer, différencier le vrai du faux des événements rapportés dans l’histoire. Elle permet de standardiser objectivement l’acceptation de tel ou tel événement du passé en appliquant un certain nombre de critères et de méthodes telles qu’énumérées ci-dessous.

La critique de restitution : Cette méthode vise à nettoyer et à raccommoder les copies et les traductions.

Le classement critique des documents : Cette méthode permet de distinguer les sources primaires, des sources secondaires.

Les sources primaires: Ce sont les témoins oculaires et les documents originaux constituent les premiers témoignages de ce qui s’est passé, de ce que l’on a pensé ou de ce que l’on a dit. Ces sources rares ou uniques ont été créées au moment même où s’est passé un événement ou peu de temps après. Certaines d’entre-elles peuvent exister en de nombreux exemplaires, si elles étaient populaires ou facilement accessibles au moment de leur création.

Parmi ces sources, on retrouve :
• Des notes personnelles;
• des lettres;
• des œuvres d’art;
• des artefacts
• des cartes;
• des manuscrits;
• des livres.

Elle répond aux quoi, qui, quand, où  et au pourquoi.

Les sources secondaires: Les témoins de secondes mains des sources primaires. Ces témoins ont créé des documents ou rapporté des faits, opinions d’après les sources primaires.

La critique interne: Cette méthode consiste à analyser le contenu d’un document, en vérifier la véracité, et la justesse des dires de son auteur. Elle étudie spécialement la forme véhiculée par le contenu. On y étudie la cohérence, la logique, la rigueur, la forme et le style de l’ouvrage et les idées exposées. L’auteur expose-t-il des faits vérifiables, des opinions. Ce qui est exposé, est-il formulé clairement ou laisse-t-il le champ libre à toute interprétation? Les lieux, les noms et les coutumes, correspond-t-il a ce qui est connu. Existe-il des contradictions flagrantes entre ce que l’auteur affirme et ce qui peut être vérifié. Le support matériel et les outils utilisés pour produire le document analysé correspond-il au support et outil disponible à l’époque des faits rapportés.

La critique externe se concentre sur l’œuvre prise dans son contexte social, littéraire, idéologique ou scientifique afin d’en évaluer sa pertinence, son intérêt et son importance. Pour ce faire, on recoupera l’information de différents auteurs de la même époque ou d’une époque antérieure reliée de près ou de loin au même sujet.

La critique interne s’accomplit par une critique d’interprétation i.e. ce que l’auteur veut dire. Et d’une critique de faits particuliers.

La critique d’interprétation cherche le sens du document en posant un certain nombre de questions afin de comprendre l’objectif de l’auteur du document traité. Que veut-il nous dire exactement, quel est le but. Cela se fait avec une grille de questions normalisée qui sera appliquée pour tous les documents analysés. C’est une analyse de contenu.

La critique de faits particuliers (critique de sincérité et d’exactitude) cherche à savoir si l’auteur du document est sincère et véridique. Par exemple, a-t-il un avantage à mentir, à détériorer la vérité ou peut-il être contraint. .

À la lumière de ses différentes méthodes, nous pouvons déterminer de façon assez certaine les vrais et faux faits rapportés comme historique.

Par exemple, nous savons que l’évangile de Barnabé est un faux parce qu’il utilise un support non existant dans le passé et cite des textes de la vulgate latine de l’Ancien Testament, lesquels n’avaient même pas été encore traduits avant l’an 328 par saint Jérôme.

Source 1
Source 2
Source 3