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La vision de l’enfer de saint Jean Bosco

Saint Jean Bosco
Saint Jean Bosco

Saint Jean Bosco Saint Jean Bosco (1816-1888), fondateur des Salésiens, est un prêtre italien qui a voué sa vie à l’éducation des jeunes enfants issus de milieux défavorisés. Il a été déclaré saint par l’Église en 1934. Favorisé de faveurs célestes tout au cours de sa vie, il fut un travailleur infatigable et un père spirituel pour les pauvres garçons. Tout au long de sa vie, il a eu de nombreux rêves mystiques profonds qui ont aidé à diriger ses pas. Voici un de ces rêves, qu’il raconta à ses garçons le dimanche 3 mai 1868. Comme on le verra à la toute fin, ce rêve n’était pas simplement le fruit de son imagination, mais une vision de la réalité, une grâce que Dieu lui a faite pour nous permettre de mieux comprendre les fins dernières, et la réalité de l’enfer :

par saint Jean Bosco

Une nuit, à peine étais-je assoupi, qu’un grand personnage, c’était un ange, me réveilla en songe pour m’accompagner vers une plaine sans fin, déserte et aride. Après l’avoir traversée, nous nous engageâmes le long d’une voie belle, large, spacieuse et bien pavée, qui allait en descendant entre deux magnifiques haies verdoyantes et couvertes de roses. Nous marchions au milieu des fleurs quand, sur la même voie, je vis s’avancer vers moi tous les jeunes de l’Oratoire (l’école dirigée par saint Jean Bosco) qui s’approchaient avec hâte. Mais, tandis que je les observais, je vis avec peine qu’une fois l’un, une fois l’autre, tombait et qu’ils étaient ensuite entraînés par une force mystérieuse vers une descente épouvantable qui aboutissait à l’embouchure d’une fournaise effroyable.

Don Bosco : Mais pourquoi ces pauvres petits tombent-ils ?

L’Ange : Approche-toi pour mieux observer !

Don Bosco : Mais qu’est cela ? Des ficelles ? En tout cas elles sont bien cachées ! Et ces nœuds coulants ? Mais ce sont de véritables pièges ! (Se relevant et s’adressant aux garçons qui approchaient) : Attention vous allez vous faire prendre !

Pour se libérer ils sautaient de côté, puis se livraient à une course folle vers l’invisible gouffre. Qui était enlacé par la tête, qui par le cou, qui par la main, par un bras ou par une jambe, et ils étaient alors tous tirés subitement vers l’abîme. Les lassos posés sur le sol ressemblaient à une toile d’araignée et les jeunes qui s’y empêtraient étaient presque tous précipités à terre.

L’Ange : Ces lassos symbolisent le respect humain. Tire ce fil tu verras où il aboutit.

J’obéis et je constatai que j’étais entraîné par ce fil qui finissait au bord d’un épouvantable gouffre. Je tirai de toutes mes forces, et j’en sortis peu à peu un énorme monstre qui agrippait avec ses ongles l’extrémité d’une corde à laquelle étaient attachés tous ces lassos. Dès que quelque malhabile tombait dans les mailles, ce monstre dégoûtant l’attirait immédiatement à lui. C’était un démon, qui tendait les lassos pour faire tomber les élèves de l’Oratoire en enfer. J’observai attentivement et je pus lire sur chaque lasso son nom: lasso de l’orgueil, de la désobéissance, de l’envie, de l’impureté, du vol, de la gourmandise, de la colère et de la paresse. Je remarquai en outre que les lassos les plus dangereux étaient ceux de la malhonnêteté, de la désobéissance et de l’orgueil. D’ailleurs, à ce dernier étaient liés également les deux autres.

Don Bosco : Mais pourquoi vont-ils si vite ? Certains jeunes courent beaucoup plus précipitamment que les autres !

L’Ange : Parce qu’ils sont tirés par les lassos du respect humain !

En regardant encore plus attentivement, je vis de nombreux couteaux disposés ça et là entre ces lassos et qui servaient à les trancher. Le couteau le plus gros servait à couper le lasso de l’orgueil et on pouvait lire dessus : « Méditation ». Il y avait également deux épées dont l’une symbolisait la fréquente communion et l’autre la dévotion à Notre Dame. Je vis en outre un marteau : la confession. Grâce à ces moyens, quelques jeunes soit arrivaient à rompre les lassos dans lesquels ils étaient pris au piège, soit arrivaient à les éviter.

Nous étions alors arrivés à un vallonnement dont les pentes cachaient à nos regards tout ce qu’il y avait en arrière. La route continuait à descendre et devenait de plus en plus horrible, desséchée et pleine de cailloux et de ronces qui nous déchiraient… Nous arrivâmes alors au fond d’une vallée obscure. De ces noires profondeurs sortait un immense édifice aux portes grandes et closes.

Après plusieurs dégringolades, j’atteignis le fond de ce gouffre et je me sentis opprimé par une chaleur suffocante et une fumée dense qui s’élevaient de ces murailles avec des tourbillons de flammes.

Don Bosco : Où nous trouvons-nous ? Ces murailles paraissent plus hautes qu’une montagne. Qu’est-ce que cet édifice ?

L’Ange (avec un air de mystère) : Lis l’inscription sur cette porte de bronze incandescent et tu comprendras.

Don Bosco (frissonnant) : « Lieu d’où l’on ne revient pas ». (Se tournant vers l’Ange) : Nous sommes donc à la porte de l’enfer !

Alors l’Ange m’accompagnant pour faire le tour des murailles cyclopéennes de cette énorme forteresse. A distance régulière apparaissaient des portes de bronze semblables à la première, portant une nouvelle inscription :

« Éloignez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel préparé pour le diable et ses anges ! Tout arbre qui ne portera pas de fruit sera coupé et jeté au feu ! »

Don Bosco : Nous voici revenus à la première porte.

L’Ange : Recule-toi et observe.

Tout tremblant, je levai donc les yeux et je découvris avec effroi un jeune qui, de loin, descendait vers le fond de ce précipice. Il avait les cheveux en bataille et tendait les bras en avant. Évidemment il aurait voulu s’arrêter, mais n’y réussissait pas. Il heurtait du pied pierres et racines, qui, au lieu de le retenir, le faisaient débouler.

Don Bosco : Mais c’est un de mes garçons! (Tendant les bras pour l’aider). Attends, j’arrive !

L’Ange : Non, laisse faire la vengeance de Dieu !

Ce pauvre enfant se précipita donc jusqu’au fond. Et là, son front alla heurter la porte de bronze qui, à ce coup, s’ouvrit aussitôt. Derrière elle, dans un long grondement, des milliers d’autres s’ouvrirent qui, toutes, cédaient sous le coup de ce malheureux qui était comme aspiré par une irrésistible force. A travers toutes ces portes ouvertes je pus voir une horrible fournaise dans laquelle ce jeune s’enfonça en soulevant des éclaboussures de feu. Alors les portes se refermèrent avec un bruit assourdissant, aussi rapidement qu’elles s’étaient ouvertes.

Je vis ensuite se précipiter dans ce gouffre trois jeunes que j’avais éduqués. Ils roulaient comme des pierres à toute vitesse l’un derrière l’autre, tendant les bras en avant et hurlant de frayeur. Arrivés en bas ils heurtèrent la porte de bronze et je pus alors les reconnaître. La porte s’ouvrit et, derrière elle toutes les autres. Les trois jeunes s’enfoncèrent dans le long couloir en hurlant toujours. Ils disparurent dans la fournaise et les portes se refermèrent dans un fracas infernal.

Beaucoup d’autres se précipitèrent ainsi et je pus même voir un pauvre garçon poussé par un mauvais camarade. Certains tombaient seuls, d’autres en compagnie. Chacun portait écrit sur le front le péché qui le condamnait. Je les appelai par leur nom mais personne ne m’entendait.

L’Ange : Voici donc la cause de tant de damnations: les mauvais compagnons, les mauvais livres, les mauvaises habitudes.

Don Bosco (fatigué) : Il est donc inutile de nous donner tant de mal dans nos écoles, si tant de jeunes doivent ensuite finir aussi misérablement… N’avez-vous pas de remède pour empêcher la ruine de tant d’âmes ?

Alors l’Ange m’avertit que quelques autres jeunes, vivant dans les mêmes conditions, se damneraient s’ils venaient à mourir.

Don Bosco : Laissez-moi donc noter tout cela pour pouvoir les avertir et les remettre ensuite sur la voie du Ciel.

L’Ange : Crois-tu que certains, bien qu’avertis et repris, se corrigeraient ? Peut-être que tes premiers avertissements les impressionneraient, mais ils penseraient ensuite qu’il s’agit d’un songe et deviendraient donc pire qu’avant.

Don Bosco : Il n’y aura donc aucun remède pour tant de malheureux inconscients ? Suggérez-moi quelque chose pour les sauver…

L’Ange : Quel meilleur conseil leur donner que d’obéir à leurs supérieurs et de fréquenter les sacrements avec les bonnes dispositions nécessaires ?

Pendant que je parlais avec l’Ange une nouvelle bande de jeunes tomba, et sous leurs coups, la porte de bronze s’ouvrit de nouveau…

L’Ange : Maintenant, allons visiter l’intérieur !

Don Bosco : Oh non ! Et puis, il faut que je retourne à l’Oratoire avertir les jeunes de tout ce que j’ai vu.

L’Ange : Viens d’abord, tu apprendras tellement de vérités ! Veux-tu entrer seul ou désires-tu que je t’accompagne ?

Don Bosco : Là-dedans tout seul ? Et qui me montrerait le chemin du retour ? Allons-y donc ensemble sinon c’est sûr que je n’entre pas. (…)

L’Ange ouvrit le pesant portail et, à travers un couloir, nous parvînmes à une considérable caverne fermée par un immense cristal du sol jusqu’à la voûte et à travers lequel on pouvait voir l’intérieur. Après avoir jeté un regard, je reculai effaré de découvrir une immense caverne qui se perdait dans des anfractuosités pleines de feu jusqu’aux entrailles de la montagne rendue incandescente par l’intense chaleur. Les murs, la voûte, le sol, le fer, les pierres et le charbon, tout brûlait mais rien ne se consumait, rien ne tombait en cendre.

Pendant que j’observais tout cela avec horreur, voici qu’un jeune se précipita comme un bolide, hurlant à pleine gorge. Il tomba dans ce lac de bronze en fusion où il resta, immobile. Je le regardai avec peine : c’était un élève de l’Oratoire.

Don Bosco : Mais pourquoi ne change-t-il pas au moins de position ? Comment brûle-t-il ainsi sans se consumer ?

L’Ange : Ne connais-tu pas l’évangile de St Marc : « Tous seront salés par le feu, comme toute victime est salée par le sel ? » Regarde et tu en seras convaincu.

Et de fait ce malheureux brûlait comme une torche humaine et ne se consumait pas. Peu après, un autre jeune se précipita dans la même caverne où il demeura immobile comme une statue. Après lui, encore d’autres, avec le même cri, qui s’immobilisaient à brûler dans d’horribles plaintes. Le premier avait une main tendue vers le haut et un pied en l’air, comme il était tombé; le second était prostré sur l’horrible lac, un autre avait le visage plongé dans le bronze en fusion, un autre le cou. Ces malheureux, fixés dans des attitudes diverses étaient comme pétrifiés après leur chute, dans les situations les plus misérables.

« Là où le bois tombe, là il restera : comme on tombe en enfer, ainsi on y reste éternellement ».

Don Bosco : Mais lorsqu’ils couraient si rapidement, ne savaient-ils pas devoir finir ici-bas ?!

L’Ange : Oh oui ils le savaient, ils avaient été avertis si souvent ! Mais ils n’ont pas détesté le péché, ils n’ont pas voulu l’abandonner, c’est ainsi qu’ils se sont précipités volontairement. Parce qu’ils ont méprisé la miséricorde de Dieu qui les appelait à la pénitence, maintenant la justice divine les châtie de leur obstination dans le mal. (…)

Don Bosco : Mais comment est-il possible que tous ceux que je trouve ici soient damnés ? Quelques-uns d’entre eux étaient à l’Oratoire, hier soir encore, en pleine santé…

L’Ange : Tous ceux que tu vois ici sont tous morts à la grâce de Dieu et donc, s’ils succombaient maintenant dans leur impénitence, ils se damneraient. Mais continuons.

Confession
Saint Jean Bosco nous dirait aujourd’hui: «Toi qui lis ces lignes, confesse-toi bien, pour rester en état d’amitié avec Dieu, et ne pas aller en enfer!

Nous poursuivîmes, pensifs, le long d’un lugubre couloir qui descendait vers un profond souterrain sur l’entrée duquel était écrit :

« Leur ver ne meurt pas et le feu ne s’éteint pas »

« Le Seigneur tout puissant livrera leurs chairs au feu et aux vers afin qu’ils brûlent et souffrent pour toute l’éternité »

Et là nous assistâmes à l’affreux spectacle de ceux qui ressentaient le remords de ne pas avoir correspondu à la bonne éducation qu’on leur avait donnée à l’école ou en famille. Le souvenir de tous les moyens de salut qu’ils avaient négligés, des bonnes résolutions de se corriger qu’ils n’avaient pas maintenues, des bienfaits et de toutes les grâces reçues, tout cela leur déchirait le cerveau. Toutes les bonnes intentions non exécutées pavaient l’enfer en autant de pierres incandescentes. (…)

Mon guide me prit par la main et me mena jusqu’au seuil d’une immense salle avec des portes de cristal. Sur les parois, à distance régulière, pendaient de longues tentures qui couvraient autant de pièces communiquant avec la caverne.

L’Ange montra à Don Bosco une tenture sur laquelle était écrit : « Sixième commandement, l’impureté »

L’Ange : C’est l’impureté qui cause la ruine de nombreux jeunes !

Don Bosco : Mais ne s’étaient-ils pas confessés ?

L’Ange : Si, mais quelques-uns font des confessions sacrilèges et taisent ces fautes lors de l’accusation parce qu’ils en ont honte; d’autres les accusent de manière à ne pas se faire totalement comprendre du confesseur et d’autres encore s’en confessent, mais ensuite ne maintiennent pas leur promesse de se corriger et continuent à pécher. Et pourtant cette vertu angélique plaît tellement à Notre Seigneur et à Marie Immaculée… D’autres enfin, non seulement n’ont pas la volonté de se corriger, mais n’ont même pas la douleur d’avoir offensé Dieu et ils vont de mal en pis… Évidemment, comment celui qui meurt dans de telles conditions pourrait résoudre le problème de son salut éternel ? Seuls ceux qui se sont vraiment repentis de cœur et se sont confessés avec les bonnes dispositions, peuvent mourir avec l’espoir de se sauver éternellement. Admire maintenant la miséricorde de Dieu !

Ayant dit cela d’un ton prophétique, l’Ange leva la tenture derrière laquelle je pus voir un groupe d’élèves de l’Oratoire que je connaissais bien et qui avaient été condamnés pour des fautes d’impureté. Parmi eux, quelques-uns se comportaient pourtant apparemment bien. J’en restai péniblement surpris.

Don Bosco : Mais pourquoi ont-ils été condamnés ? Et comment pourrais-je les sauver ?

L’Ange : Ils ont été condamnés parce qu’ils sont coupables, malgré leur apparente innocence. Ce sont des sépulcres blanchis, comme Jésus appelait les pharisiens qui lui tendaient des embûches en faisant montre de leur rectitude apparente, tandis qu’ils étaient détestables pour leurs vices et leurs péchés. Il faut donc les démasquer et les pousser à se comporter bien, non seulement à l’extérieur, mais aussi dans leur cœur pour ne plus être hypocrites. Je te recommande de prêcher par-dessus tout et toujours contre l’immodestie. Il faut que tes jeunes soient particulièrement modestes dans leurs regards, leurs pensées, leurs affections, leurs attitudes et leurs actions. Il faut des prières et des sacrifices, y compris de ta part. Pour convertir ceux qui ont dévié, il faut les instruire et les convaincre que le salut éternel est le plus important problème à résoudre sur terre d’épreuves. Seuls ceux qui vivent dans la grâce de Dieu occupent bien leur temps, les autres le gaspillent et mettent ainsi leur âme en danger. Il faut les sacrements pour habituer les jeunes au contrôle d’eux-mêmes, pour remédier à leurs chutes par une prompte réhabilitation, pour les sortir de leur puanteur et leur rendre l’amitié divine, pour leur conserver cette amitié céleste avec l’assistance maternelle de Notre Dame. Regarde cette autre tenture. (…)

Je regardai et je lus : « Racine de tous les maux »

Don Bosco : Est-ce l’orgueil ?

L’Ange : Non, la désobéissance est la racine de tous les maux. Il suffit de se rappeler le péché d’Adam et Eve. Il faut exhorter tes jeunes à la docilité envers leurs supérieurs, car ils représentent Dieu. Il faut leur dire que celui qui obéit aux représentants de Dieu, non seulement fait la divine volonté, mais acquiert encore des mérites continuels pour le Ciel. S’ils deviennent vraiment dociles ils réussiront à devenir exemplaires et vraiment vertueux. Insiste à leur montrer que l’obéissance à Dieu, à l’Église, aux parents et aux supérieurs, y compris dans les plus petites choses, les préservera du péché, les enrichira de mérites et leur acquerra la gloire pour toute l’éternité.

Peu après, l’Ange m’accompagna vers la sortie, mais avant de passer la dernière porte de bronze incandescent il me dit :

L’Ange : Maintenant que tu as vu les tourments des autres, il convient que toi aussi tu fasses un peu l’expérience de l’enfer. Touche donc cette muraille ! Sache que mille autres la séparent encore du lieu où brûle vraiment l’enfer. Cette muraille est donc distante des millions et des millions de fois du vrai feu de l’enfer.

Don Bosco : Certainement, mais je ne la toucherai quand même pas : je ne veux pas me brûler !

L’Ange me saisit alors la main droite et à peine eut-elle effleuré la muraille que je la retirai brutalement en jetant un énorme cri. Alors, avec surprise, je me retrouvai dans le lit où j’avais vécu ce songe, mais j’avais pourtant fortement mal à la main. Le matin elle était toute gonflée et, ensuite, la peau tomba comme si elle avait réellement subi une forte brûlure.

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