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Le Dogme du Purgatoire – Première partie – Chapitres 10, 11, 12

Chapitre 10 – Peines du purgatoire. – Peine du dam

Après avoir entendu les théologiens et les docteurs de l’Église, nous allons écouter des docteurs d’un autre genre: ce sont les Saints qui parlent des peines de l’autre vie, et qui racontent ce que Dieu leur en a montré par des communications surnaturelles.

Sainte Catherine de Gênes

Sainte Catherine de Gênes, dans son Traité du purgatoire (Chap. II, VIII.), dit que « les âmes éprouvent un tourment si extrême, qu’aucune langue ne pourrait le raconter, ni aucun entendement en concevoir la moindre notion, si Dieu ne le faisait connaître par une grâce spéciale.»

Aucune langue, ajoute-t-elle, ne saurait exprimer, aucun esprit ne saurait se faire une idée de ce qu’est le purgatoire. Quant à la grandeur de la peine, elle égale l’enfer. »

Sainte Thérèse

Sainte Thérèse, dans le Château de l’âme (Sixième demeure, chap. XI.), parlant de la peine du dam, s’exprime ainsi: « La peine du dam ou la privation de la vue de Dieu, surpasse tout ce qu’on peut imaginer de plus douloureux: parce que les âmes, poussées vers Dieu, comme vers le centre de toutes leurs aspirations, en sont continuellement repoussées par sa justice. Qu’on se figure un naufragé qui, après s’être longtemps débattu contre les flots, va toucher le rivage, mais qui s’en voit éloigné sans cesse par une main irrésistible: quelles douloureuses angoisses ! Celles des âmes du purgatoire le sont mille fois davantage. »

Le Père Nieremberg

Le Père Nieremberg de la Compagnie de Jésus, qui mourut en odeur de sainteté à Madrid en 1658, rapporte (De pulchritud. Dei 1. 2. c. XI.) un fait arrivé à Trèves, et qui fut reconnu, dit le P. Rossignoli (Merveille 69. p.50 fin p.51 ), par le vicaire général de ce diocèse comme présentant tous les caractères de la vérité. Le jour de la Toussaint, une jeune fille d’une rare piété vit apparaître devant elle une dame de sa connaissance, morte peu de temps auparavant. L’apparition était vêtue de blanc, un voile de même couleur sur la tête, et tenant un long rosaire à la main, signe de la tendre dévotion qu’elle avait toujours professée pour la Reine du ciel. Elle implorait la charité de sa pieuse amie, disant qu’elle avait fait vœu autrefois de faire célébrer trois messes à l’autel de la sainte Vierge, et que n’ayant pu l’accomplir, cette dette ajoutait à ses souffrances. Elle la pria donc de s’en acquitter à sa place.

La jeune personne accorda volontiers la charité qu’on lui demandait; et quand les trois messes eurent été célébrées, la défunte lui apparut de nouveau, lui témoignant sa joie et sa reconnaissance. Elle continua même à lui apparaître tout le mois de novembre, presque toujours dans l’église. Son amie la voyait en adoration devant le saint sacrement, abîmée dans un respect dont rien ne saurait donner une idée; ne pouvant encore voir son Dieu face à face, elle semblait vouloir s’en dédommager en le contemplant au moins sous les espèces eucharistiques. Pendant le divin Sacrifice de la messe, au moment de l’élévation, son visage s’irradiait de telle sorte, qu’on eût dit un séraphin descendu du ciel; la jeune fille en était dans l’admiration et déclarait n’avoir jamais rien vu de si beau.

Cependant les jours se passaient, et, malgré les messes et les prières offertes pour elle, cette sainte âme demeurait en son exil, loin des Tabernacles éternels. Le 3 décembre, fête de Saint François-Xavier, sa protectrice devant communier à l’église des Pères Jésuites, l’apparition l’accompagna à la sainte table et se tint ensuite à ses côtés, durant tout le temps de son action de grâces, comme pour participer au bonheur de la sainte Communion et jouir aussi de la présence de Jésus-Christ.

Le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, elle revint encore, mais si brillante que son amie ne pouvait la regarder. Elle approchait visiblement du terme de son expiation. Enfin le 10 décembre, pendant la sainte messe elle apparut dans un éclat plus merveilleux encore: après s’être inclinée profondément devant l’autel, elle remercia la pieuse fille de ses prières et monta au ciel en compagnie de son ange gardien.

Quelque temps auparavant cette sainte âme avait fait connaître qu’elle ne souffrait plus que la peine du dam, ou de la privation de Dieu; mais elle ajouta que cette privation lui causait un supplice intolérable. – Cette révélation justifie la parole de saint Chrysostome dans sa quarante-septième homélie: Supposez, dit-il, tous les tourments du monde, vous n’en trouverez point qui égale celui d’être privé de la vue béatifique de Dieu.

En effet, le supplice du dam, dont il s’agit ici, est, selon tous les saints et tous les docteurs, bien plus rigoureux que la peine du sens. Il est vrai que dans la vie présente nous ne saurions le comprendre, parce que nous connaissons trop peu le souverain bien pour lequel nous sommes créés. Mais dans l’autre vie, cet ineffable bien apparaît aux âmes comme le pain à un homme affamé, comme l’eau vive à celui qui meurt de soif, comme la santé à un malade torturé par de longues souffrances; il excite en elles des désirs brûlants qui les tourmentent sans pouvoir se satisfaire.

Chapitre 11 – Peine de sens

Tourment du feu et tourment du froid

Si nous sommes faiblement impressionnés par la peine du dam, il en est tout autrement de la peine du sens: le tourment du feu, le supplice d’un froid âpre et intense, effraye notre sensibilité. C’est pourquoi la divine miséricorde, voulant exciter dans nos âmes une sainte frayeur, ne nous parle guère de la peine du dam; mais elle nous donne sans cesse le feu, le froid et autres tourments qui constituent la peine du sens. C’est ce que nous voyons dans l’Évangile et dans les révélations particulières, par lesquelles il lui plaît de manifester de temps en temps à ses serviteurs les mystères de l’autre vie.

Le vénérable Bède et Drithelme

Citons quelques-unes de ces révélations. Voici d’abord celle que rapporte, d’après le vénérable Bède, le pieux et savant cardinal Bellarmin.

L’Angleterre a été témoin de nos jours, écrit Bède, d’un prodige insigne, comparable aux miracles des premiers siècles de l’Église. Pour exciter les vivants à craindre la mort de l’âme, Dieu a permis qu’un homme, après s’être endormis du sommeil de la mort, revint à la vie corporelle et révélât ce qu’il avait vu dans l’autre monde. Les détails effrayants, inouïs, qu’il raconta, et sa vie de pénitence extraordinaire qui répondait à ses paroles, produisirent dans tout le pays la plus vive impression. Je résumerai les principales circonstances de cette histoire.

Il y avait dans le Northumberland un homme appelé Drithelme, qui vivait fort chrétiennement avec toute sa famille. Il tomba malade, et son mal s’aggrava de jour en jour au point qu’il fut enfin réduit à l’extrémité, et mourut à la grande désolation de sa femme et de ses enfants. Ceux-ci passèrent la nuit en pleurs auprès de son corps; mais le lendemain, avant de l’ensevelir, ils le virent tout d’un coup reprendre vie, se soulever et se mettre sur son séant. A cette vue ils furent saisis d’une telle frayeur qu’ils prirent tous la fuite, à l’exception de la femme, qui resta seule toute tremblante avec son mari ressuscité. Il la rassura aussitôt: Ne craignez point, lui dit-il, c’est Dieu qui me rend à la vie: il veut montrer en ma personne un homme ressuscité de la mort. Je sois vivre encore quelques temps sur la terre; mais ma nouvelle vie sera bien différente de celle que j’ai menée jusqu’ici.

Alors il se leva plain de santé, s’en alla droit à la chapelle ou église du lieu, et y demeura longtemps en prière. Il ne rentre chez lui, que pour prendre congé de ceux qui lui avaient été chers sur la terre, il leur déclara qu’il ne voulait plus vivre que pour se préparer à la mort et les engagea tous à en faire autant. Puis ayant partagé son bien en trois parts, il en donna une à ses enfants, une autre à sa femme et se réservé la troisième pour en faire des aumônes. Quand il eut tout distribué aux pauvres et se fut réduit lui-même à une extrême indigence, il alla frapper à la porte d’un monastère et supplia l’abbé de la recevoir comme un religieux pénitent, qui serait le serviteur de tous les autres.

L’abbé lui donna une cellule à l’écart, qu’il habita le reste de sa vie. Trois exercices partageaient tout son temps, la prière, les plus durs travaux et des pénitences extraordinaires. Les jeûnes les plus rigoureux étaient pour lui peu de choses; de plus, on le voyait en hiver se plonger dans l’eau glacée et y demeurer des heures et des heures en prières, jusqu’à réciter tous les psaumes du psautier de David.

La vie si mortifiée de Drithelme, ses yeux toujours baissés, les traits même de son visage, dénotaient une âme frappée de la crainte des jugements de Dieu. Il gardait un silence perpétuel, mais on le pressa de dire pour l’édification des autres ce que Dieu lui avait montré après sa mort. Alors il racontait ainsi sa vision.

Au sortir de mon corps, je fus accueilli par un personnage bienveillant qui me pris sous sa conduite: il avait le visage rayonnant et paraissait environné de lumière. Nous arrivâmes dans une vallée large, profonde, et d’une étendue immense, toute de feu d’un côté, toute de neige et de glace de l’autre; ici des brasiers et des tourbillons de flammes, là le froid le plus intense et le souffle d’un vent glacial.

Cette vallée mystérieuse était pleine d’âmes innombrables qui, agitées comme par une furieuse tempête, se portaient sans cesse d’un côté à l’autre. Quand elles ne pouvaient pas supporter la violence du feu, elles cherchaient à se rafraîchir au sein des glaces et des neiges; mais n’y trouvant qu’un nouveau supplice, elles se rejetaient au milieu des flammes.

Je considérais avec stupeur ces vicissitudes continuelles d’horribles tourments; et aussi loin que ma vue pouvait s’étendre, je ne voyais que des multitudes d’âmes, qui souffraient toujours et n’avaient jamais de repos. Leur seul aspect inspirait l’effroi. Je crus d’abord que je voyais l’enfer; mais mon guide, qui marchait devant, se tourna vers moi et me dit: « Non, ce n’est pas ici l’enfer des réprouvés, comme vous le pensez. Savez-vous, continua-t-il, quel est ce lieu ? – Non, répondis-je. – Sachez, reprit-il, que cette vallée où vous voyez tant de feu et tant de glace, est le lieu où sont punies les âmes de ceux qui ont négligé toute leur vie de se confesser et qui ont différé leur conversion jusqu’à la fin. Grâce à une miséricorde spéciale de Dieu, ils ont eu avant de mourir le bonheur de se repentir sincèrement, de confesser et de détester leurs péchés. C’est pourquoi elles ne sont point réprouvées, et entreront dans le royaume des cieux au grand jour du jugement. Plusieurs même d’entre eux obtiennent leur délivrance avant ce temps, par le mérite des prières, des aumônes et des jeûnes faits par les vivants en leur faveur, surtout par la vertu du Sacrifice de la messe, qu’on offre pour leur soulagement. »

Tel était le récit de Drithelme. Quand on lui demandait pourquoi il traitait si rudement son corps, pourquoi il se plongeait dans l’eau glacée ? il répondait qu’il avait vu d’autres tourments et un froid autrement rigoureux.

Si l’on s’étonnait qu’il pût soutenir ces étranges austérités: j’ai vu, disait-il, des pénitences autrement surprenantes. – Aussi, jusqu’au jour où Dieu le rappela à lui, il ne cessa d’affliger son corps; et bien qu’il fût cassé de vieillesse, il ne voulut accepter aucun adoucissement.

Cet événement produisit une profonde sensation en Angleterre: grand nombre de pécheurs, touchés des discours de Drithelme et frappés par l’austérité de sa vie, se convertirent sincèrement.

Ce fait, ajoute Bellarmin, me paraît d’une vérité incontestable: outre qu’il est conforme à ces paroles de l’Écriture: Ils passeront du froid des neiges aux brûlantes ardeurs du feu, le vénérable Bède le rapporte comme un événement récent et bien connu. De plus, il fut suivi de la conversion d’un grand nombre de pécheurs, ce qui est signe des œuvres de Dieu qui a coutume d’opérer des prodiges pour produire du fruit dans les âmes.

Chapitre 12 – Peines du purgatoire

Le savant et pieux cardinal rapporte ensuite l’histoire de sainte Christine l’admirable, qui vécut en Belgique à la fin du douzième siècle, et dont le corps se conserve aujourd’hui à Saint-Trond, dans l’église des Pères Rédemptoristes. La vie de cette illustre vierge fut, dit-il, écrite par Thomas de Cantimpré, religieux de l’Ordre de saint Dominique, auteur très-digne de foi et contemporain de la Sainte. Le cardinal Jacques de Vitry, dans la préface de la Vie de sainte Marie d’Ognies, parle d’une foule de saintes femmes et d’illustres vierges; mais celle qu’il admire au-dessus de toutes, est sainte Christine, dont il résume des étonnantes actions.

Cette servante de Dieu, après avoir passé dans l’humilité et la patience les premières années de sa vie, mourut à l’âge de trente-deux ans. Lorsqu’on allait l’ensevelir et que son corps était déjà dans l’église, couché dans une bière ouverte, selon l’usage de l’époque, elle se leva plaine de vie, jetant dans la stupeur toute la ville de Saint-Trond, témoin de cette merveille. L’étonnement fut bien plus grand, quand on apprit de sa bouche ce qui lui était arrivé après sa mort. Écoutons-la raconter elle-même son histoire.

« Aussitôt, dit-elle que mon âme fut séparée de mon corps, elle fut reçue par les anges, qui la conduisirent dans un lieu fort sombre et tout rempli d’âmes. Les tourments qu’elles y souffraient me semblaient si excessifs, qu’il est impossible d’en exprimer la rigueur. Je vis, parmi elles beaucoup de personnes de ma connaissance, et profondément touchée de leur triste état, je demandais quel était ce lieu, car je croyais que c’était l’enfer. Mon guide me répondit que c’était le purgatoire, où l’on punissait les pécheurs qui, avant de mourir, s’étaient repentis de leurs fautes, mais qui n’en avaient pas fait à Dieu une digne satisfaction. – De là je fus conduite dans l’enfer, et j’y reconnus aussi quelques malheureux réprouvés, que j’avais vu autrefois.

« Les anges alors me transportèrent dans le ciel, jusqu’au trône de la Majesté divine. Le Seigneur me regarda d’un œil favorable, et j’en eu une extrême joie, parce que je croyais obtenir la grâce de demeurer éternellement auprès de lui. Mais mon père céleste voyant ce qui se passait dans mon cœur, me dit ces paroles: Sans doute, ma chère fille, vous serez ici avec moi un jour. Pour le moment néanmoins je vous permets de choisir, ou bien d’être avec moi dès à présent, ou de retourner encore sur la terre pour y remplir une mission de charité et de souffrance. Afin de délivrer des flammes du purgatoire ces âmes qui vous ont inspiré tant de compassion, vous souffrirez pour elles sur la terre, vous endurerez de très grands tourments sans portant en mourir. Et non seulement vous soulagerez les défunts, mais l’exemple que vous donnerez aux vivants et votre vie pleine de souffrances portera les pécheurs à se convertir et à expirer leurs crimes. Après avoir achevé cette nouvelle vie, vous retournerez ici comblée de mérites.

« A ces paroles, voyant les grands avantages qui m’étaient offerts pour les âmes, je répondis sans hésiter, que je voulais reprendre la vie, et je suis ressuscitée au même instant. C’est dans le seul but de m’employer au soulagement des trépassés et à la conversion des pécheurs que je suis revenue dans ce monde. C’est pourquoi ne soyez pas étonnés des pénitences que vous me verrez faire ni de la vie que je mènerai désormais: elle sera si extraordinaire que jamais on n’aura rien vu de semblable. »

Tout ce récit est de la Sainte; voici ce que l’historien ajoute dans les divers chapitres de sa vie. Christine commença aussitôt à faire les choses pour lesquelles elle était envoyée de Dieu. Rejetant tous les adoucissements de la vie, se réduisant à un extrême dénuement, elle vivait sans feu ni lieu, plus misérable que les oiseaux du ciel qui ont un nid pour s’abriter. Non contente de ces privations, elle recherchait tout ce qui pouvait la faire souffrir et la tourmenter. Elle se jetait dans des fournaises ardentes, et y souffrait de si terribles douleurs, que, n’en pouvant plus, elle poussait des cris effroyables. Elle se tenait longtemps dans le feu, et quand elle en sortait, il ne paraissait dans son corps nulle marque de brûlure. – En hiver, quand la Meuse était glacée, elle s’y plongeait, et demeurait dans ce bain affreux, non seulement des heures et des jours, mais des semaines entières, priant Dieu tout ce temps et implorant sa miséricorde. – Quelquefois quand elle priait dans les eaux glaciales, elle se laissait emporter par le courant jusqu’à un moulin, dont la roue l’enlevait et la faisait tourner horriblement, sans pourtant briser ni disloquer aucun de ses os. – D’autres fois, poursuivie par des chiens qui la mordaient et la déchiraient, elle courait en les agaçant parmi les halliers et les épines, jusqu’à ce qu’elle fût toute en sang; néanmoins, quand elle était de retour, on ne lui voyait ni blessure ni cicatrice.

Bellarmin et sainte Christine l’admirable

Voilà quelques traits des admirables pénitences, décrites par l’historien de sainte Christine. Cet auteur était évêque, suffragant de l’archevêque de Cambrai; et nous avons, dit Bellarmin, tout sujet d’ajouter foi à son témoignage, tant parce qu’il a pour garant un autre très grave auteur, Jacques de Vitry, évêque et cardinal; que parce qu’il rapporte ce qui était arrivé de son temps et dans la province même qu’il habitait. D’ailleurs ce que souffrait cette admirable vierge n’était point caché: tout le monde a pu la voir au milieu des flammes, sans qu’elle fût consumée, et couverte de plaies volontaires, sans qu’il en parût la moindre marque un moment après. Ce qui plus est, sa merveilleuse vie dura quarante-deux ans, depuis quelle fut ressuscitée, et Dieu montra clairement que tout en elle se faisait par la vertu d’en haut. Les conversions insignes qu’elle opéra pendant sa vie et les miracles évidents qu’elle fit après sa mort firent voir manifestement le doigt de Dieu et la vérité de ce que, après sa résurrection, elle avait révélé de l’autre vie.

Ainsi, conclut Bellarmin, Dieu voulut fermer la bouche à ces libertins qui font profession de ne rien croire, et qui ont la témérité de dire en raillant: Qui est revenu de l’autre monde ? Qui n’a jamais vu les tourments de l’enfer et du purgatoire ? Voilà deux témoins fidèles: ils assurent qu’ils les ont vus et qu’ils sont épouvantables. Que s’ensuit il donc, sinon que les incrédules sont inexcusables ? mais ceux qui croient, et néanmoins de font pas pénitence, sont plus condamnables encore.