Le saint Rosaire, ou chapelet, est une forme de prière en vogue dans l’Église catholique depuis mille ans environ. Il est composé de séquences de cinq dizaines d’Ave Maria, entrecoupées de Pater Noster, au cours desquelles ont médite des évènements particuliers de la vie de Jésus est Marie.
Traditionnellement au nombre de trois séquences, on l’appelait le Psautier de la Vierge car les 150 Ave correspondaient aux 150 Psaumes. Depuis Jean-Paul II, une quatrième séquence de cinq dizaines a été introduite.
Le mot Rosaire vient de Rosarium, qui signifie couronne de roses ou roseraie. Cela se réfère à différents écrits et au titre de Rose mystique ou Rose sans épines ou Fleur des fleurs qui est décerné, avec beaucoup d’autres à la Vierge Marie.
L’usage est d’attribuer la codification et la promotion du Rosaire à saint Dominique (1170-1221). Il l’aurait promu dans cette forme en 1208. Mais il a sans doute prolongé une tradition plus ancienne, car il était en usage déjà chez les cisterciens. Il est indéniable, en tous cas, que le Rosaire reste légitimement attaché aux dominicains.
Cette dévotion fut progressivement généralisée par les saints, notamment par le bienheureux Alain de la Roche, un dominicain (1428-1475), ainsi que par plusieurs papes.
Grignion de Montfort (1673-1716) un breton comme Alain de la Roche, en fut un promoteur ardent, délivrant ses conseils dans Le Secret Admirable du Très Saint Rosaire pour se convertir et se sauver.
Dans cet ouvrage, il demande d’avoir toujours en vue, en récitant le Rosaire, « quelques grâces à demander, quelque vertu à imiter, ou quelque péché à détruire ».
L’Église consacre au Rosaire tout le mois d’octobre en souvenir de la bataille de Lépante (1571) où la victoire sur les forces ottomanes fut attribuée à sa récitation généralisée que décréta le pape Pie V.
C’est le 7 octobre 1950, en la fête de N.D. du Rosaire et en l’année sainte, que Mère Teresa se mit au service des plus pauvres d’entre les pauvres, partageant leur vie. Elle revêt son célèbre sari blanc bordé de bleu puis fonde, la congrégation des missionnaires de la Charité.
Au Moyen-Orient, sainte Marie-Alphonsine Danil Ghattas (1843-1927) bénéficie à Bethléem, où elle avait été envoyée, d’apparitions de la Vierge Marie qui lui demande de fonder la congrégation du Saint-Rosaire « dans ces régions où j’ai connu la joie, la souffrance et la gloire ». Ce qui rappelle les trois mystères du Rosaire : joyeux, douloureux et glorieux.
La Congrégation est expressément destinée au monde arabe. Elle est la seule à avoir été fondée en Terre Sainte. Le Rosaire (en arabe, al-Wardiyya) est prié intégralement chaque jour par les religieuses dans l’ensemble des maisons fondées.
À Kibeho, la Vierge Marie enseigne un « chapelet des douleurs », méditations sur dix évènements douloureux de la « Mère du Verbe » qui complètent le Rosaire usuel.
Maria Valtorta, en tant que tertiaire des Servites de Marie, partageait la dévotion à Notre-Dame des Sept-Douleurs (Maria Addolorata).
Jean-Paul II proclama une année du rosaire au début du 3ème millénaire et publia à cette occasion sa lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae. Il qualifie le chapelet de « prière d’une grande signification, destinée à porter des fruits de sainteté ».
Selon sœur Lucie de Fatima :
La très sainte Vierge, en ces derniers temps que nous vivons, a donné une efficacité nouvelle à la récitation du Rosaire ; de telle façon qu’il n’y a aucun problème, si difficile soit-il, temporel ou surtout spirituel, se référant à la vie personnelle de chacun de nous, de nos familles, des familles du monde ou des communautés religieuses, ou bien à la vie des peuples et des nations ; il n’y a aucun problème si difficile soit-il, que nous ne puissions résoudre par la prière du saint Rosaire. Avec le saint Rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous consolerons Notre-Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes.
On retrouve ce type d’enseignement dans les dictées reçues de la Vierge Marie par Maria Valtorta.
Le chapelet accompagne presque toutes les apparitions mariales du XIXe et du XXe siècle.
La Vierge Marie dit au Padre Pio dans un songe où il se voyait en danger de mort : « Ne crains rien, je suis là. Prends ton arme et sers-t’en ! ». Cette arme était bien sûr le chapelet.