Comme le genre humain s’étant multiplié, les clameurs des justes s’augmentèrent pour demander la venue du Messie, et les péchés s’accrurent aussi, et Dieu envoya au monde deux flambeaux dans la nuit de la loi ancienne pour annoncer la loi de grâce.
163. La postérité d’Adam s’étendit en grand nombre, et partant, les justes et les injustes se multiplièrent; et les saints augmentèrent leurs cris pour demander le Rédempteur, pendant que les pécheurs se rendaient indignes d’un tel bienfait par leurs crimes. Le peuple du Très-Haut et le triomphe du Verbe qui se devait faire homme, étaient déjà arrivés aux termes que la volonté divine avait marqués pour la venue du Messie; parce que le règne du péché avait si fort étendu sa malice sur les enfants de perdition, qu’il ne trouvait quasi plus de limites: c’est pourquoi le temps convenable au remède était arrivé. Les justes en augmentant leurs mérites avaient augmenté leurs couronnes; les prophètes et les saints pères connaissaient, par une joie extraordinaire que la divine lumière leur causait, que le salut et la présence de leur Restaurateur s’approchaient; et redoublant la ferveur de leurs cris, demandaient à Dieu que les prophéties et les promesses qu’il avait faites à son peuple fussent accomplies. Et ils représentaient devant le trône de 1a divine miséricorde la longue et ténébreuse nuit du péché dans laquelle il avait vécu dès la création du premier homme, et l’aveuglement des idolâtries, dans lequel tout le reste du genre humain était enseveli .
164. Lorsque l’ancien serpent eut infecté tout l’univers par son source venimeux, et qu’il semblait jouir de la paisible possession des mortels; quand eux-mêmes, s’éloignant de la lumière de la raison naturelle et de celle qu l’ancienne loi écrite leur pouvait fournir , au lieu de chercher la véritable Divinité, en feignaient plusieurs fausses, et que chacun se forgeait un dieu à sa fantaisie, sans faire réflexion que la confusion de tant de dieux était contraire à la perfection, su bel ordre et à la tranquillité de l’âme; quand par ces erreurs la malice, l’ignorance et l’oubli du vrai Dieu s’étaient déjà naturalisés, et cette mortelle langueur ou léthargie qui remplissait le monde, était si fort négligée, que les misérables et aveuglés malades n’ouvraient pas seulement la bouche pour en demander le remède; quand l’orgueil était sur le trône, et le nombre des forts presque infini , et que le superbe Lucifer faisait ses efforts pour boire les eaux du Jourdain les plus pures ; quand Dieu était le plus offensé par toutes ces injures et le moins honoré des hommes; et lorsque l’attribut de sa justice avait le plus de sujet de réduire tout ce qui est créé dans son premier néant:
165. Dans un tel état où les choses se trouvaient, le Très Haut (à notre façon de concevoir) tourna sa vue vers l’attribut de sa miséricorde, et fit pencher le poids de son incompréhensible équité du côté de la loi de clémence, voulant être plus adouci par sa même bonté, par les clameurs et par les services des justes et des prophètes de son peuple, qu’irrité par la méchanceté et par les offenses de tous les autres pécheurs. Il détermina donc de donner Jans cette nuit si rigoureuse de la loi ancienne des gages assurés du jour de la grâce, envoyant deux flambeaux très-reluisants su monde, qui annonçassent la prochaine aurore du Soleil de justice, Jésus-Christ notre Sauveur. Ces deux flambeaux furent saint Joachim et sainte Anne, que la volonté divine avait préparés et créés, afin qu’ils fussent faits selon son cœur. Saint Joachim avait sa maison, sa famille et ses parents à Nazareth, petite ville de Galilée. II fut toujours juste, saint et éclairé d’une grâce spéciale et d’une lumière céleste. Il pénétrait plusieurs mystères des Écritures et des anciens prophètes, et par ses continuelles et ferventes prières il demandait à. Dieu l’accomplissement de ses,promesses; et sa foi et sa charité pénétraient les cieux. Il était très-humble en lui-même, pur, d’une fort grande sincérité et de saintes manières; homme grave et sérieux, et d’une modestie et honnêteté incomparables.
166. Sainte Anne avait sa maison en Bethléhem; elle était une fille très-chaste, très-humble et très-belle, et dès son enfance, sainte, modeste et remplie de vertus. Elle reçut aussi du Très-Haut de grandes et de fréquentes illustrations, et s’occupait toujours à contempler les choses divines, sans négliger ses affaires domestiques, auxquelles elle était infatigable; et par ces saintes occupations-elle-,arriva à la plus grande perfection de la vie active et de la contemplative. Elle avait une science infuse des Écritures saintes, et une connaissance profonde de leurs mystères les plus cachés; elle fut incomparable aux vertus infuses de foi, d’espérance et de charité. Prévenue de ces dons, elle priait continuellement pour avancer la venue du Messie; et ses prières furent si agréables au Seigneur, qu’elle pouvait mériter la réponse d’avoir blessé son cœur par un de ses cheveux , et avancé cet heureux temps, puisque sans aucun doute les mérites de sainte Anne ne contribuèrent pas peu à anticiper la venue du Verbe, tenant la plus haute place entre tous les saints du vieux Testament.
167. Cette femme forte fit aussi une fervente prière, afin que dans l’état de mariage le Très-Haut lui donnât un époux qui la secondât à garder la loi divine et à devenir plus parfaite en l’observance de ses préceptes; et en même temps que sainte Anne faisait cette prière au Seigneur, sa providence divine ordonna que saint Joachim la fit aussi, afin que ces deux requêtes fussent en même temps présentées devant le tribunal de la très-sainte Trinité, où elles furent exaucées et expédiées. Il fut aussitôt délibéré par une ordonnance divine que Joachim et Anne s’uniraient par le lien du mariage, et seraient les parents de celle qui devait être Mère de Dieu incarné. Et pour l’exécution de ce décret le saint archange Gabriel fut envoyé pour le manifester à l’un et à l’autre apparut en forme corporelle à sainte Anne lorsqu’elle était dans une fervente oraison, en laquelle elle demandait la venue du Sauveur du monde et le remède des hommes. Elle vit ce saint prince si resplendissant et d’une beauté si surprenante, qu’elle en reçut quelque trouble et une sainte crainte, accompagnée d’une joie intérieure que sa présence lui causait par les lumières qu’elle communiquait à son âme. La sainte se prosterna avec une profonde humilité pour honorer l’ambassadeur du ciel; mais il s’opposa à cette posture humiliante, et l’encouragea comme celle qui devait être l’arche de la véritable manne, la très-sainte Marie, Mère du Verbe éternel; car le Seigneur avait déjà découvert ce mystère caché au saint archange, lorsqu’il l’envoya pour faire cette ambassade, quoique les autres anges du ciel ne le pénétrassent point encore, parce que cette révélation ou illumination fut faite immédiatement du Seigneur au seul archange Gabriel, qui ne manifesta pas non plus alors ce grand mystère à sainte Anne; mais lui ayant demandé son attention, il lui dit; «Servante du Seigneur, le Très-Haut vous bénisse et soit votre a salut. Sa Majesté divine a exaucé vos prières, et veut que vous persévériez à demander la venue du Sauveur, et vous ordonne de recevoir Joachim pour votre époux; il est homme juste et agréable aux yeux du Seigneur, et vous pourrez persévérer avec lui en l’observance de sa divine loi et en son service. Continuez vos prières et vos demandes, et n’ayez point d’autre soin, car le même Seigneur en ordonnera l’exécution. Marchez par le droit chemin de a la justice; élevez votre cœur et votre esprit aux choses du ciel, priez toujours pour la venue du Messie, et réjouissez-vous dans le Seigneur, qui est votre salut.» L’ange disparut après cela, l’ayant laissée fort éclairée pour pénétrer plusieurs mystères des Écritures, et ayant rempli son âme de consolations et renouvelé la ferveur de son esprit.
168. L’archange n’apparut point ni ne parla pas à saint Joachim en forme corporelle comme à sainte Anne; mais l’homme de Dieu s’aperçut qu’il lui tenait ces discours en songe: «Joachim, soyez béni de la divine droite du Très-Haut, persévérez en vos désirs et pratiquez la justice et la perfection. Le Seigneur veut que vous receviez Anne pont votre épouse, car le Tout-Puissant a rempli son âme de a bénédictions. Ayez soin d’elle et estimez-la comme un précieux don que sa main libérale vous fait, et rendez grâces à sa Majesté divine de vous l’avoir, confiée.» En vertu de ces divines ambassades, Joachim demanda la très-chaste Anne pour épouse, et le mariage se fit, obéissant tous deux à la volonté de Dieu, sans pourtant que l’un découvrit son secret à l’autre, jusqu’à ce que quelques années fussent passées, comme je le dirai en son lieu. Les deux saints époux habitèrent à Nazareth, et y suivirent les voies du Seigneur. Ils se rendirent fort agréables au Très-Haut et sans reproches, donnant la plénitude des vertus à toutes leurs œuvres par leur justice et par leur sincérité. Ils faisaient tous les ans trois portions de leurs revenus. Ils offraient la première au temple de Jérusalem pour le culte du Seigneur; ils distribuaient la seconde aux pauvres, et destinaient la troisième pour l’honnête entretien de leur famille. Dieu augmentait leurs biens temporels, parce qu’ils les employaient avec beaucoup de libéralité et de charité.
169. La paix était inviolable entre eux; ils vivaient dans une grande conformité de mœurs, sans querelle et sans bruit. La très-humble Anne était soumise en toutes choses à la volonté de Joachim; et l’homme de Dieu allait avec une sainte émulation au-devant de tout ce qui pouvait être de l’inclination de sainte Anne: et ce n’était pas en vain qu’il se confiait entièrement à sa conduite . De manière qu’ils vécurent en une si parfaite charité, qu’ils n’eurent pendant toute leur vie qu’une même volonté. Et étant unis au nom du Seigneur , sa sainte crainte ne les abandonnait jamais: saint Joachim ne manquant pas d’obéir au commandement que l’ange lui avait fait d’honorer son épouse et d’en avoir un grand soin.
170. Le Seigneur prévint la vénérable sainte Anne de ses plus douces bénédictions , lui communiquant des dons très-sublimes de grâce et de science infuse, pour la disposer au grand bonheur qui lui devait arriver, d’être mère de celle qui le devait être du même Seigneur. Et comme les œuvres du Très-Haut sont parfaites et achevées, il la fit par conséquent digne mère de la, plus parfaite des créatures, qui devait être inférieure à Dieu seul en sainteté, et supérieure à toutes les pures créatures.
171. Ces saints mariés passèrent vingt ans sans avoir aucun enfant, ce qui était réputé en ce temps-là et parmi ce peuple comme une grande honte c’est pourquoi ils essuyèrent de leurs voisins et de leurs amis plusieurs opprobres; car on croyait que ceux qui n’avaient point d’enfants n’avaient aucune part à la venue du Messie qu’ils attendaient. Mais le Très-Haut, qui les voulut affliger et les disposer à la grâce qu’il leur préparait par le moyen de cette humiliation, leur donna la patience pour se conformer aveuglément à ses divines dispositions, et afin qu’ils semassent par des larmes et par des prières cet heureux fruit qu’ils devaient ensuite recueillir . Ils le demandèrent du plus profond de leur cœur, en ayant reçu un commandement exprès du Ciel; et ils firent un vœu particulier au Seigneur que, s’il- leur donnait un enfant, ils le lui offriraient dans le temple, et le consacreraient à son service comme un fruit de bénédiction qu’ils en auraient reçu.
172. Le vœu de cette offrande fut fait par une particulière inspiration du Saint-Esprit, qui ordonnait que celle qui devait servir de demeure au Fils unique du Père, fût offerte et comme consignée par ses propres parents au même Seigneur avant qu’elle reçût l’être. Car sils ne se fussent obligés par un veau particulier de l’offrir au temple avant que de la connaître et de la pratiquer, la voyant ensuite si aimable, si douce et si agréable, ils auraient eu toutes les peines imaginables de s’en séparer, et ne l’eussent offerte qu’à contre-cœur, à cause du grand amour qu’ils auraient eu pour elle. Par cette offrande le Seigneur ne satisfaisait pas seulement, selon notre façon de parler, cette espèce de jalousie qu’il avait déjà, que nul autre que lui n’eût aucune prétention sur sa très-sainte Mère; mais son amour se trouvait aussi satisfait dans le retardement de sa venue.
173. Ayant persévéré un an entier dans ces ferventes demandes, selon l’ordre qu’ils en avaient reçu du Seigneur, il arriva que saint Joachim alla au temple de.Jérusalem par une inspiration divine et par un commandement exprès, pour y offrir des prières et des sacrifices pour la venue du Messie, et pour obtenir le fruit qu’il désirait. Y étant arrivé avec d’autres du lieu de sa demeure pour y offrir, en présence du souverain prêtre, les dons accoutumés, un prêtre appelé Issachar fit une forte correction au vénérable vieillard de ce qu’il offrait avec les antres, étant stérile. Et parmi les raisons qu’il lui allégua, il lui dit: «Joachim, pourquoi te présentes-tu pour offrir, étant un homme inutile? Sépare-toi des autres et va-t’en; n’irrite point le Seigneur par tes offrandes et par tes sacrifices, car ils ne sont pas agréables à ses yeux.» Le saint homme, tout honteux et confus, s’adressa avec une humble et amoureuse affection au Seigneur, lui disant; «Mon souverain Seigneur et mon Dieu éternel, votre commandement et votre volonté m’ont fait venir au temple; celui qui y tient votre place me méprise; mes péchés ont mérité cet affront; je le reçois donc pour l’amour de vous: ne méprisez pas, Seigneur, l’ouvrage de vos mains .» Après quoi l’affligé Joachim sortant du temple (dans une assiette pourtant fort tranquille), s’en alla à une maison de campagne qu’il avait; et durant quelques jours qu’il passa dans cette solitude, il adressa ses soupirs su Seigneur, et lui fit cette prière:
174. «Dieu d’une éternelle majesté, de qui dépendent tout l’être et l’entière réparation du genre humain, prosterné en votre divine présence, je supplie votre bonté infinie de regarder d’un œil favorable l’affliction de mon âme, et d’exaucer mes prières et celles d’Anne votre servante. Vos yeux pénètrent tous nos souhaits: que si je ne mérite pas a d’être exaucé, ne rejetez pas mon humble épouse, Seigneur Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob nos
anciens pères; ne détournez point de nous votre a clémence, et ne permettez pas, puisque vous êtes Père, que je sois du nombre des rejetée et des a réprouvés en mes offrandes, comme inutile, parce que vous ne me donnez point de succession. Souvenez-vous, Seigneur, des sacrifices et des oblations de vos serviteurs et de vos prophètes tees anciens pères , et ayez présentes les œuvres que votre divine vue a trouvées en eux dignes de vous être agréables. Et puisque vous me commandez, Seigneur, que je vous demande avec confiance, comme au Tout-Puissant et infiniment riche en miséricordes, accordez-moi ce que je désire et vous demande par votre ordre; car en vous demandant j’obéis à votre sainte volonté, en quoi vous me a promettez d’exaucer ma prière. Que si mes péchés arrêtent vos miséricordes, éloignez de moi ce qui vous déplaît et cause cet empêchement. Vous êtes puissant, Seigneur Dieu d’Israël, et vous pouvez a opérer sans aucun obstacle tout ce qu’il vous plaira . Écoutez mes prières, et bien que ce soit un a pauvre et abject qui vous les fait, vous êtes infini et porté à, user de miséricorde envers les humbles Où trouverai-je mon refuge, sinon en vous, qui êtes le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs et le Tout-Puissant? Vous avez comblé vos enfants et vos serviteurs de dons et de bénédictions en leurs générations, et vous m’enseignez de désirer et d’espérer de votre libéralité ce que vous avez opéré envers mes frères. Si c’est votre bon plaisir de m’accorder ma demande, j’offrirai et je consacrerai à votre a saint temple et à votre service, le fruit de succession que je recevrai de votre main libérale. J’abandonne mon cœur et mon âme à votre divine volonté, et j’ai toujours désiré d’éloigner mes yeux de la vanité. Faites de moi tout ce qu’il vous plaira, et consolez, Seigneur, nos âmes, par l’accomplissement de notre espérance. Regardez du trône de votre Majesté cette misérable poussière, et daignez la relever, afin qu’elle vous glorifie et vous adore, et que votre sainte volonté soit accomplie en toutes choses, et non pas la mienne.»
175. Joachim fit cette demande dans sa solitude; cependant le saint ambassadeur déclara à sainte Anne qu’il serait agréable à la divine Majesté quelle lui demandât une succession d’enfants avec cette sainte intention et cette grande affection qu’elle avait de (obtenir. Et la sainte dame ayant connu que c’était la volonté de Dieu et celle de son époux Joachim, se prosternant avec une humble soumission et confiance en la présence du Seigneur, fit cette prière: «Très-haute Majesté, Seigneur, créateur et conservateur de toutes choses, que mon âme honore et adore a comme le Dieu véritable, infini, saint et éternel, je parlerai et je manifesterai en votre royale présence ma nécessité et mon affliction, quoique je ne sois que poussière et que cendre . Seigneur Dieu incréé, faites-nous dignes de votre bénédiction, en nous donnant un fruit saint que nous vous puissions offrir dans votre temple. Souvenez-vous, Seigneur, que votre servante Anne, mère de Samuel, était stérile, et que, par votre libérale miséricorde, elle reçut l’accomplissement de ses désirs . Je ressens dans mon cœur une force qui m’incite et me a provoque de vous demander d’user à mon égard de a la mime miséricorde. Exaucez donc, mon très-doux Seigneur, mon humble prière, et souvenez-vous des services, des offrandes et des sacrifices de mes anciens pères, et des faveurs que le bras de votre toute-puissance a opérées en eux. Je voudrais bien, Seigneur, vois présenter une oblation qui vous fût agréable et que vous pussiez accepter; mais la plus a grande que, je puisse vous offrir est mon âme, mes a puissances, mes sens, et tout l’être que vous m’avez donné. Et si, daignant me regarder de votre trône a divin, vous me donnez un enfant, je le consacre et a je l’offre dès à présent au temple pour vous servir. Jetez, Seigneur, Dieu d’Israël, les yeux de votre bénignité sur cette vile et pauvre créature, consolez votre a serviteur Joachim, accordez-nous cette demande; a et que votre sainte et éternelle volonté s’accomplisse en toutes choses.»
176. Saint Joachim et sainte Anne firent ces prières; et j’en ai reçu une telle intelligence et découvert une si grande sainteté en ces heureux parents, qu’il ne m’est pas possible de dire tout ce que j’en conçois et que j’en ressens, à cause de ma grande ignorance; on ne le peut pas tout raconter; aussi cela n’est-il pas nécessaire, puisque ce que j’en viens de dire suffit à mon propos. Que si l’on veut former de hautes conceptions de ces saints, l’on n’a qu’à les mesurer et les proportionner à la très-haute fin et su sublime ministère pour lesquels Dieu les avait choisis, qui était d’être les aïeux immédiats de notre Seigneur Jésus-Christ, et les parents de sa très-sainte Mère.